Élu par la majorité des Évangélistes blancs et l’Église catholique ultraconservatrice, Trump leur apparaît comme l’envoyé de Dieu qui doit sauver l’Amérique. Du moins, c’est ce que l’on peut comprendre quand on écoute leurs commentaires. Dans une vidéo, on entend un pasteur citer ce verset pour appuyer sa vision de Trump. Les peuples ont abandonné Dieu et voici qu’avec l’arrivée de Trump, le Seigneur fait des États-Unis un payé fortifié. Jr:1 :18 Aujourd’hui, j’ai fait de toi une ville fortifiée, une colonne de fer, un mur de bronze contre tout le pays: contre les rois de Juda, contre ses chefs, ses prêtres et la population du pays. (Texte de la Bible Version Segond 21). Avec les derniers événements et suite à la mort du général Soleimani, dont certains considèrent comme un meurtre et d’autres comme un cas de légitime défense, Trump tente de rassurer la population en affirmant qu’il ne faut pas avoir peur des représailles Dieu est avec les Américains. Cela me rappelle la guerre d’Irak, alors que les Américains étaient aux portes de l’Irak, un Irakien disait dans une entrevue à la télévision qu’il n’y avait pas de danger, car Allah était avec eux. Une heure plus tard, l’Irak était écrasé par les troupes américaines. Il peut paraître curieux que ce pays soit si chrétiens. Pour comprendre la situation, il faut se situer dans l’histoire des États-Unis. Au XVIIe siècle, il y eu deux grandes vagues d’émigrants puritains. En novembre 1620, un premier groupe débarque sur la côte du cap Cod et fonde New-Plymouth. Le second groupe, plus nombreux, s’établit dans la baie du Massachusetts. Ces groupes fuient la persécution et veulent être les gardiens de la morale. Ils joueront un rôle important sur la formation de la morale et de la politique du pays. À l’arrivée de l’Église catholique, celle-ci n’eut pas d’autre choix que de s’adapter à cette mentalité puritaine pour se faire accepter. Ce ne fut pas évident, lors de l’élection de John Kennedy, les journaux disaient que les papistes prenaient le pouvoir des États-Unis. Cela explique pourquoi l’Église catholique américaine est encore en grade majorité traditionnaliste et fait front contre le pape François, considéré comme schismatique. Cette mentalité est encore très présente aujourd’hui et certains mouvements évangélistes prétendent que c’est aux États-Unis que le retour du Christ doit se faire. En se prononçant contre l’avortement, l’homosexualité et les transgenres, Trump se présente comme le défenseur de la morale Chrétienne. Dans son discours sur l’état l’Union prononcé le 30 janvier 2018, il disait : "Ensemble, nous sommes en train de découvrir l’Amérique, nous savons que la foi et la famille sont le cœur de la vie américaine, et non le gouvernement et la bureaucratie. Notre devise est : En Dieu nous avons confiance" (In God we Trust). Cela est suffisant pour s’attirer le support des évangélistes et des catholiques traditionnalistes de l’électorat américain et de la considérer comme l’envoyé de Dieu. Dans une vidéo publiée par un groupe de l’Église catholique traditionaliste américaine, on compare Trump à l’empereur Constantin qui, pour eux, a sauvé les chrétiens en les sauvant de la persécution. Trump serait donc le sauveteur de la morale américaine, l’envoyé de Dieu! Sources diverses : Internet Le livre : Comment l’Amérique veut changer de pape, Nicolas Senèxe, Novalis, 2019,275 p. Les États-Unis se sont toujours présentés comme les leaders de la démocratie et défenseurs des droits humains. Qu’en est-il dans la réalité? Si ce fut le cas à un moment de leur histoire, on peu en douter en ce moment. Comment défini-t-on la démocratie? Le mot démocratie tient ses origines du grec : dêmokratia, formé de dêmos, « peuple », et de kratos, « pouvoir ». On parle donc de pouvoir du peuple. Pour le commun des mortels quand on a le droit de voter on vit dans une démocratie. Sommes-nous bien conscients que pour exercer sont droit de vote il faut être éclairés, c'est-à-dire connaître être au courant de ce qui se passe. Comment cela est-il possible alors qu’on déforme la réalité. Le peuple vit dans le monde de la désinformation, pour exprimé cette réalité, Trump a inventé le mot Fake News, et semble être un expert dans ce domaine. En observant comment se déroulent les élections aux États-Unis. Pour les Américains, il est évident que la démocratie c’est d’abord et avant tout le pouvoir de l’argent. Pour se présenter comme candidat aux élections il faut d’abord et avant tout être multi millionnaires ou du moins millionnaires. Il en fut probablement toujours ainsi mais c’était moins évident. L’avènement Trump vient nous réveiller à cette réalité. Ce qui, dans les faits, veut dire que c’est l’argent qui parle et non le peuple. Les conséquences sont lourdes parce que le ou la candidate qui voudrait vraiment défendre les droits du peuple, ne peut pas y accéder si elle, ou il, n’est pas au moins millionnaires. Les élections américaines sont devenues un monologue de riches. Ce monologue de riches fait que le peuple n’a plus rien à dire. Son vote ne fait que confirmer la suprématie de l’argent. 'Gouverne qui a l'argent et non les élus'. Cette situation prive les Américains de leur droit politique et écrase les droits de l’homme puisque le peuple n’a plus rien à dire. BUREAU DU SÉNATEUR RENÉ CORMIER·14 DÉCEMBRE 2017 Honorables sénateurs, dans quelques jours, nous rentrerons chacun chez nous pour la période des Fêtes. Nous quitterons cette enceinte en prenant la route avec confiance, car nous connaissons notre destination. Nous aurons le bonheur de pouvoir dire : « Je retourne à la maison, je rentre chez moi retrouver celles et ceux que j’aime. » Just Home and Love! as the British-Canadian poet and writer Robert William Service said in his poem: Just Home and Love! (…). And if you’ve both, well then I’m sure. You ought to sing the whole day long; It doesn’t matter if you’re poor With these to make divine your song. And so I praisefully repeat, When angels talk in Heaven above, There are no words more simply sweet Than Home and Love. Si je cite ces vers aujourd’hui, c’est pour rappeler à notre mémoire collective un des jours les plus sombres de l’histoire d’un de nos peuples. En effet, depuis 2003, nous soulignons le 13 décembre comme le Jour du souvenir acadien, afin de commémorer les nombreuses pertes humaines subies lors du Grand Dérangement. Le 13 décembre 1758 est le jour le plus meurtrier de cet ethnocide, quand s’est produite la disparition d’un nombre impressionnant de familles, d’hommes, de femmes et d’enfants, séparés les uns des autres et déportés de l’Île-Saint-Jean, aujourd’hui devenue l’Île-du-Prince-Édouard. Dans les jours qui ont suivi cette date fatidique, 3 000 des 4 250 Acadiens qui vivaient dans l’île ont été déportés, et plus de la moitié ont succombé à la maladie ou sont morts noyés. Those who survived could not say “I am going home” because they had no home to return to. Si je souligne cet événement tragique aujourd’hui, honorables sénateurs, c’est pour mieux éclairer le présent. Selon les chiffres diffusés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 65 millions de personnes ont été déplacées contre leur gré à la fin de 2016, le nombre le plus important jamais observé. Ce sont 65 millions de personnes qui ont perdu leurs biens. Il reste beaucoup à faire pour que les inégalités s’estompent, que la pauvreté disparaisse et que l’ignorance fasse place à la connaissance et à la conscience. Aussi, en montant à bord de ce grand oiseau d’acier qui me ramènera chez moi, en regardant du haut des airs ce long chemin d’eau qu’est le fleuve Saint-Laurent, je penserai à celles et ceux qui ne pourront dire : « Je rentre chez moi. » Je penserai à eux parce qu’ils sont en exil, ou tout simplement parce qu’ils dorment dans la rue, car la fureur des hommes leur a dérobé ce qu’ils avaient de plus précieux : home and love. Enfin, permettez-moi de saluer nos nouvelles collègues, la sénatrice Mary Coyle et la sénatrice Mary Jane McCallum, en leur disant ceci : « Honorables sénatrices, bienvenue chez vous. » L’avènement Trump ouvre une boîte de Pandore L’élection de Donald Trump aux élections du 8 novembre aux États-Unis a ébranlé non seulement les Américains mais le monde entier. De partout les commentaires montrent bien la surprise de la population. Ses propos choquants, une réputation qui laisse à désirer, un homme sans expérience politique est désormais, ou du moins le sera officiellement en janvier, à la tête des États-Unis d’Amérique. Une campagne présidentielle, qui relève du jamais vu, enflamme le peuple américain et malgré tout H Clinton obtient le vote populaire, mais perd la présidence. Comme canadien je me disais comment les Américains peuvent-ils suivre un tel personnage et surtout le porter au pouvoir comme leur président? Mais voilà le fait est que Trump a permis aux Américains d’exprimer ouvertement leurs frustrations envers le pouvoir qu’ils trouvent trop loin du peuple. D’exprimer leur désaccord face à l’immigration et plus particulièrement envers les Musulmans. Trump promet un mur entre le Mexique, la déportation de millions de personnes, l’élimination de soins couteux et bien d’autres choses comme le resserrement des lois sur l’avortement et sur les mariages de mêmes sexes. Le peuple applaudit et hurle leur satisfaction. Les chrétiens plus particulièrement, se réjouissent et votent à 80% pour cet homme qui finalement n’a rien de chrétien dans son discours. Cette situation ne se reflète pas seulement aux États-Unis mais dans plusieurs pays occidentaux dont la France. Actuellement, il y a un tournant vers la droite qui se dessine, que ce soit en France, en Allemagne, en Italie et même cela se ressent au niveau de l’Église catholique alors que le pape François tente d’ouvrir l’Église au monde il y a tout un mouvement à l’intérieur de la hiérarchie qui fait marche arrière et conteste les avancées du pape François. Pourquoi un tel revirement? Cela peut s’explique en partie à cause de la situation instable de l’économie, de la disparition des valeurs traditionnelles et de l’instabilité que crée l’individualisme. Pour une population insécure la droite représente les valeurs d’autorité, d’identité nationale, Trump dira qu’il faut revenir aux valeurs qui ont formées l’Amérique soit la tolérance religieuse, l’identité nationale, l’ordre, la sécurité, la tradition et le conservatisme. Pourtant, dans sa campagne il présente tout le contraire, le peuple dans son insatisfaction et son insécurité applaudit et rejette les valeurs plus à gauche qui sont celles du progrès, de l’égalité, de la solidarité et même de la contestation. Trump n’est pas encore officiellement assermenté et déjà sa méconnaissance de la politique internationale crée des frictions avec l’Asie. Ce n’est là que le début de ses faux pas. La boîte de Pandore est ouverte qu’en sortira-t-il? Y a-t-il au fond de cette boîte un peu d’espérance? Albert Dugas Où est le message d’accueil?Par Valois Robichaud, gérantologue ACADIE NOUVELLE lundi 3 octobre 2016 L’Église est selon ce que j’ai appris et ce que l’on m’a enseigné, une mère; toute mère écoute et accompagne ses enfants. Comment accepter cette position de droite, radicale de certains évêques de l’Ouest canadien, qui me font froid dans le dos? Est-ce que la personne qui demande de mettre fin à sa douleur, à sa souffrance, est quelqu’un qui se suicide, ou encore quelqu’un qui participe à une démarche d’euthanasie ou de suicide assisté? Aucunement! L’aide médicale à mourir s’inscrit dans une démarche éthique d’accompagnement, pour un continuum de soins, idéalement au centre même d’une démarche palliative, pour celui ou celle qui souffre et n’en peut plus. Bannir la famille et la personne décédée, qui a fait appel à la médecine du mourir, c’est revenir aux années ou toute personne suicidée était enterrée à l’extérieur du cimetière paroissial. J’inviterai ces évêques à revenir à leur humanité et à visiter les grands malades, à côtoyer la souffrance là ou parfois, retiré dans nos salons douillets, on se plaît comme des pharisiens, à appliquer des lois morales extérieures à la personne souffrante. J’en suis extrêmement déçu de cette rhétorique! Le pape François nous parle de l’Église comme devant être désormais un hôpital de campagne pour l’accompagnement, la miséricorde et le pardon. Il est dommage que la droite de l’Église continue à émettre de telles positions. Comme baptisé, je dis «non» à de telles positions qui s’opposent, à mon sens, au message chrétien de l’accueil et du non-jugement. Dr Valois Robichaud, gérontologue, Shippagan Commentaire: Françoise Enguehard Tiré de l'Acadie Nouvelle, 30 septembre 2016 Je n’avais pas l’intention de regarder le débat Trump-Clinton. D’abord, comme aime le répéter un de mes proches, on n’est pas aux États-Unis, donc on ne vote pas et, surtout, Trump me donne la nausée avec son air mauvais et sa main constamment levée, petit doigt accusateur en prime, qui me fait penser à la montée d’un autre dictateur «écarté» des années 1930 et on sait tous comme les choses ont fini. Bref, j’allais jeter un coup d’œil et promptement éteindre la télé. 90 minutes plus tard, j’étais encore là! Le spectacle était unique et contenait tous les éléments du meilleur théâtre: un personnage principal éclatant de force et d’intelligence, face à un bouffon de premier ordre, les deux acteurs s’opposant dans un duel sans merci pour un enjeu unique: la présidence du pays dont on dit qu’il est le plus puissant au monde. J’ai admiré Hillary Clinton: 90 minutes debout à un podium, pas un verre d’eau en vue (je suppose qu’il aurait été perçu comme une faiblesse d’avaler une gorgée!), ses notes bien en ordre et un sourire sans failles, parfois teinté d’un évident mépris qui désarçonnait clairement son opposant. Et j’ai été, encore une fois, étonné par Donald Trump, par ses approximations, ses commentaires ridicules, son entêtement à nier ce qu’il a pourtant dit et répété, sa paresse intellectuelle… bref, je m’arrête là. Mais à la fin de cette joute, je n’étais pas encore au bout de ma surprise, de loin s’en faut: car les commentateurs, les électeurs potentiels qu’on avait sondés tout au long de ce débat, se sont mis à discuter de qui avait gagné, comme si les mensonges affirmés de Trump n’avaient pas été entendus, comme si ses hésitations et son manque de propositions concrètes pour l’avenir de son pays n’avaient pas été notés, comme si l’intelligence et l’expérience de l’autre ne pesaient pour rien dans la balance médiatique. Oui, c’est un fait, je ne voterai pas en novembre, mais je suis persuadée que l’Amérique est le miroir de nos sociétés, des sociétés bien diminuées où l’amuseur public passe pour un penseur et où l’intelligence est d’emblée soupçonnée. Et c’est là une tragédie qui nous concerne tous où qu’on vive. Le pape François et la peine de mort On dit que les écrits demeurent, en effet. En 2006 je publiais sur Over-blog sous le titre Espace-vie. Comme je ne mets plus ce blog à jour je croyais qu'il n'existait plus, mais en faisant un peu de recherche je l'ai retracé et voici l'article que j'avais publié le 30 décembre 2006. Cet article rejoint les positions du pape François, l'abolition de la peine de mort et s'en remettre à la miséricorde divine. Sadam n'’est plus...mais...Publié le 30 décembre 2006 par Albert Dugas Sadam a été pendu, Sadam n’est plus, et je ne pleurerai pas son départ. Ce dictateur a commis plusieurs crimes durant sa vie et les souffrances que sa population a eu à endurer à cause de lui sont innombrables. Cependant il y a un mais…mais je n’accepte pas son exécution, pas plus que celles qui viennent d’être fait dans différents pays comme le Japon. Pour moi, l’exécution d’un être humain est un acte dégradant, peu importe la raison. Sadam était un partisan de la peine de mort et il a fait exécuter plein de gens, peut-être fut-il pris à son propre jeu. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis sont également pour la peine de mort et pourtant ce pays se dit hautement civilisé et même chrétien??? Laissons à Dieu le droit de le juger, en lui enlevant la vie, c’est comme si on se substituait à Dieu. Confions-le à la miséricorde divine.Publié dans espace-vie Éduquer à la paix Nous savons tous combien le rôle des parents, des institutions d’enseignements et de la société, sont importants dans l’éducation des enfants. Si nous savons faire bon usage de toutes ces composantes nous pourrons changer notre monde. Mais la situation se complique lorsque l’on n’arrive pas à créer un certain consensus. Au niveau de la famille et des institutions d’enseignement, cela semble un peu plus facile, mais lorsqu’on est au niveau de la société c’est plus compliqué surtout à cause de l’accès à internet. Quand des grandes institutions décident de travailler ensemble, peu importe leur allégeance religieuses, il y a de fortes chances que cela porte fruit. Nous en avons un exemple vivant. À l’intérieur de dialogue interreligieux, Hindou et Chrétiens ont décidé de former les jeunes générations en artisans de paix. Pourquoi le pape François fascine-t-il? En consultant les médias, on se rend compte que le pape François est tout aussi populaire chez les non-croyants que chez les croyants. À l’intérieur des croyants catholiques, c’est surtout les plus ouverts, moins centrés sur l’Église qui le suivent. À remarquer que la hiérarchie n’emboîte pas facilement le pas et cela se comprend. Pourquoi la hiérarchie catholique n’emboîte-t-elle pas le pas? C’est parce que le pape François présente une Église qui correspond à ce que vivent la plupart des catholiques des pays occidentaux. Vous remarquerez que la plupart des pays africains sont retissant aux propositions du synode sur la famille parce qu’ils n’ont pas la mentalité occidentale. Chez les catholiques occidentaux, on remarque une tendance à pratiquer une Église à la carte, à prendre ce qui leur convient et oublier ce qui ne leur convient pas dont les dogmes. Conscient de ce fait le pape François ne s’arrête pas aux dogmes ce qui lui fera dire : ‘Arrêtons de juger et de condamne à partir des dogmes, soyons accueillants et miséricordieux’. Pour cette raison, il vient de proclamer une année de la miséricorde. Notre société est à la recherche d’une spiritualité qui signifie la liberté individuelle et qui aide à donner un sens à la vie et cela sans être relié à une religion qui encadre la liberté. Dans une recherche faite au Québec auprès des personnes âgées dans les années 90, les résultats démontraient déjà que ces personnes étaient plus à la recherche d’une spiritualité que d’une Église. Elles étaient en recherche de sens et non de vérités toutes faites. À travers toute cette recherche, il y a un désir de trouver le divin en soi plus qu’un Dieu extérieur qui a souvent été présenté sous une forme paternelle, souvent sévère. Le pape François est un prophète, il n’arrivera pas nécessairement à ramener à l’Église institutionnelle les catholiques qui s’en sont éloignés. Je crois que son but est de faire prendre conscience à ceux qui cherchent un sens à leur vie que l’Évangile est un chemin à suivre. Pas étonnant que les tenants de l’Église institutionnelle le regardent avec méfiance. Au cours des siècles, les théologiens, les religions déistes, surtout chrétiennes ont tellement parlé de Dieu qu’elles l’ont banalisé. C’est ce que j’avais exprimé à mon évêque quand je lui ai dit « qu’on avait tellement dit de choses au sujet de Dieu qu’il est surprenant qu’on y croie encore ». D’où vient ce besoin de parler de Dieu? Pour trouver un élément de réponse, je dis bien un élément, car la réponse n’est pas évidente, il faut référer à la religion.
La religion crée un sens d’appartenance et comme dans notre ère de sécularisation la religion prend de moins en moins d’importance la cohésion sociale n’existe pratiquement plus. L’individualisme prend le dessus et crée une insécurité chez certaines personnes. Les valeurs morales se transforment et deviennent subjectives, il n’y a plus d’absolu. En parlant de Dieu et en le présentant sous différentes formes,on tente de revenir à un absolu. Trop souvent, on veut tellement décrire cet absolu qu’on le transforme à notre image, Dieu devient alors ce que l’homme veut qu’il soit et souvent on l’utilise pour imposer nos vues. En voulant trop définir Dieu, cela produit l’effet contraire, c’est-à-dire qu’on en tient plus compte. C’est un peu comme la musique qui joue dans les centres d’achat et les annonces publicitaires, on ne les entend plus. Est-ce à dire que Dieu est mort, comme le proclamait la théologie de la mort de Dieu dans les années soixante? Je ne crois pas que Dieu est mort, mais l’image que l’on s’en fait change. Toutes les époques présentent son Dieu. Le Moyen âge nous présente un Dieu punisseur, qui châtie, pour qui il faut se sacrifier pour gagner ses bonnes grâces. Plus tard, on parlera d’un Dieu tout puissant, roi de l’univers et de plus en plus dans notre monde qui proclame que l’amour sauvera le monde, on parle d’un Dieu d’amour. Saint Thomas d’Aquin, ce grand théologien en parle abondamment dans son œuvre colossale qui a servi de guide à l’Église catholique, il finira par dire : ‘En dernier ressort, tout ce que l’homme sait de Dieu, c’est qu’il ne le connaît pas, car il sait que ce qu’est Dieu surpasse tout ce que nous pouvons comprendre de lui’. (Thomas d’Aquin, De Potentia, Question 7, art. 5, ad. 14.) Cité par Frédéric Lenoir dans : Les métamorphoses de Dieu. P.327. Il faut se rendre à l’évidence, la société occidentale est en danger. Elle est menacée de tous côtés. En disant ceci, nous pensons tout de suite aux terroristes et nous avons raison. Cependant, il n’y a pas que les terroristes qui mettent notre société en danger, mais bien chacun de nous. Nous pouvons craindre que bientôt ce soit notre population avec ses jeunes en tête qui s’élèveront contre notre société. La population souffre d’un manque de confiance, manque de confiance dans nos leaders politiques, dans nos institutions financières, dans notre Église. Notre système de corruption où l’attrait de l’argent fait qu’il n’y a plus de juste mesure, qu’on est prêt à n’importe quelle tricherie pourvu que cela rapporte met notre société en danger. Il nous suffit de regarder la Commission Charbonneau pour nous en rendre compte. Ce n’est pas le système capitaliste qui en est la cause, mais ceux qui s’en servent à outrance, faisant passer le gain au-dessus des valeurs humaines. Ce manque de confiance fait que nous protestons contre les gouvernements qui veulent rétablir l’équilibre dans les budgets de l’état parce que nous ne sommes pas certains que l’argent économisé servira vraiment à redresser les finances de l’état. Ce même manque de confiance fait que nous ne sommes pas prêts à vivre selon nos moyens. Nous voulons ce qu’il y a de mieux tout de suite parce que nous ne croyons pas au lendemain, nous n’avons pas confiance à demain. Nous préférons vivre sans penser qu’il y aura un lendemain. Ce qui est plus grave, nous voudrions que les gouvernements fassent la même chose que nous. Nous donner ce qu’il y a de mieux tout de suite sans tenir compte de demain. Pour sauver notre société, nos institutions gouvernementales ou religieuses devront combattre sur deux fronts, le terrorisme et rétablir la confiance de la population. Je ne suis pas un spécialiste mais un profane qui comme la plupart des gens cherche à comprendre ce qui arrive. À première vue, il me semble que cet attentat aura de grandes répercussions et ne se résumera pas à l’événement du 7 janvier. Charlie Hebdo va soulever tout un ensemble de questions à la fois religieuses, politiques, médiatiques.
Sur le plan religieux, toutes les Églises chrétiennes vont se lier pour dénoncer la violence faite au nom de Dieu ou de la religion. Le mouvement était déjà commencé et ira certainement en s’intensifiant. L’événement Charlie devrait enfin réveiller les responsables musulmans à dénoncer fortement et publiquement ce genre d’activités si vraiment ils ne sont pas en accord avec ce qui se passe au nom de leur religion. Sur le plan politique, les gouvernements auront à revoir leurs politiques face au terroriste et au personne soupçonnées de faire partie de tels mouvements. Sans interdire les enseignements religieux des différents mouvements, ils devront se donner des lois permettant une plus grande surveillance de ce qui s’y passe. Sur le plan médiatique, les commentaires des responsables de l’information devraient aider la population à mieux comprendre ce qu’on entend par liberté de l’information. Il est évident que les médiats vont réaffirmer leur droit à la liberté de l’information puisque c’est le seul moyen de bien informer. Espérons que ce malheureux événement fera que nous n’entendrons plus jamais cette affirmation : Cette caricature montre que les journalistes connaissaient bien la puissance d'une carricature. Vous connaissez certainement cette expression qui veut dire, ne pas avoir peur, être hardi, décidé, et même plus que cela. Ça c’est notre pape, va-t-il finir par réveiller la hiérarchie ou va-t-il se faire chasser du Vatican, lui qui vient de l’autre bout du monde, du moins pour le Vatican. Mais même s’il parle pour le clergé cela ne veut pas dire que comme chrétien nous n’avons pas à en tenir compte, cela nous regarde tout autant.
Devant la Curie romaine, lundi 22 décembre, le pape François a dressé une liste des maux qui la menacent, dans un discours illustrant son intransigeance au risque d'aggraver les tensions au sein du Vatican. Il les invite à faire "un véritable examen de conscience". Il parle ‘d’Alzheimer spirituel, fossilisation mentale, têtes d'enterrement..." Le pape a présenté ses vœux au gouvernement de l’Église et en ne nommant personne en particulier, il ne s’est pas gêné pour énumérer quinze ‘maladies’ qui les touchent : la mondanité, l'hyperactivité, la manipulation des collaborateurs, la corruption des mœurs, les rivalités, les calomnies et la zizanie. Devant un auditoire silencieux, il a notamment dénoncé le fléau de la double vie des prélats. En relation avec l'Évangile où Jésus dit aux hommes de la loi, les Pharisiens, qu'ils font porter au peuple des fardeaux qu'ils ne peuvent pas porter eux-mêmes. Il dira: Certains "créent leur monde parallèle, dans lequel ils mettent de côté ce qu'ils enseignent avec sévérité aux autres et mènent une vie cachée et souvent dissolue", a-t-il déclaré. A tel point qu'ils "sont totalement prisonniers de leurs passions, leurs caprices et leurs manies". Il a également dénoncé la lutte pour le pouvoir et le désir de paraître. D’une Église où tout était caché pour préserver son image et cela même en usant d’hypocrisie, nous passons à une Église qui veut affermir son autorité non pas sur un pouvoir de grand seigneur, mais sur son authenticité. Dans les Évangiles on dit que Jésus parlait en homme d’autorité, pourtant il n’avait aucun pouvoir, sa seule autorité venait de l’authenticité de sa personne. C’était un homme vrai. Le pape François marche sur ses pas. Espérons que les personnes en autorité dans nos diocèses puissent suivre son exemple et que chacun de nous, comme baptisé fassions de même. Ce serait là le plus beau cadeau que ce Noël puisse nous apporter. |
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