
CARAQUET
Miettes de son histoire
Par J.-Médard Léger
Partie 25
Les pêcheurs de Caraquet, tout comme ceux des autres côtes acadiennes, sont renommés pour leur bravoure et leur tenacité. Les drames terribles d’une mer parfois si cruelle, leur lutte intrépide et désespérée contre les vents et la furie des flots, ne les découragent jamais, ils retournent ente les accalmies reprendre leurs places sur les grands bancs et continuent d’année en année la lutte contre les éléments et les tempêtes, toujours exposés au naufrage.
Vivant presque toujours au rand air et obligés continuellement da faire de lourds et pénibles travaux, nos aïeux avaient la chance de développer beaucoup leurs muscles. Leur force était proverbiale, bien plus grande en général, que parmi ceux de notre génération actuelle. Il y avait plus de ressources physiques, plus d’endurance pour résister dans les heures mauvaises et fatigantes. Les vieilles personnes qui vivaient jusqu’à 90 et plus, même jusqu’à 100 ans étaient assez communes. Le travail, le grand air, la sobriété, une vie pure et réglée taillaient ces constitutions dans le granit et les maintenaient dans leur vigueur jusqu’à un âge très avancé.
Avant l’époque de l’expropriation, les Acadiens de Grand-Pré, Beaubassin, etc. étaient à l’aise, mais après leurs évictions ils durent recourir à des moyens d’énergie et d’économie extrême. Leur régime devint nécessairement frugal et quelquefois d’une extrême simplicité. Nous mères, et il ne faut pas les oublier, en collaboration avec nos pères et chacun dans leur sphère, travaillaient aussi fort en proportion de leur capacité, à fabriquer et préparer les étoffes pour les vêtements de leur famille et à d’autres travaux qui leur convenait.
Brook Wilson qui participa à leur déportation dit, en parlant d’eux : «Il était un peuple honnête, industrieux, sobre et vertueux. Rarement des querelles s’élevaient parmi eux. Leur long et froid hiver se passait dans les plaisirs d’une joyeuse hospitalité. Comme ils avaient du bois en abondance, leurs maisons étaient toujours confortables. Les chansons rustiques et la danse étaient leur principal amusement».
Un sincère ami des Acadiens, Rameau de St-Père, faisait ses observations du milieu du dix-neuvième siècle, disant «Les Acadiens n’étaient ni poétiques, ni enthousiastes, ni rêveurs. C’était tout simplement de braves gens, très obligeants les uns pour les autres, très religieux, très dévoués à leur famille et vivant gaiement au milieu de leurs enfants, sans beaucoup de soucis. On pourrait peindre leur physionomie en deux mots : «c’était un peuple honnête et heureux».
Miettes de son histoire
Par J.-Médard Léger
Partie 25
Les pêcheurs de Caraquet, tout comme ceux des autres côtes acadiennes, sont renommés pour leur bravoure et leur tenacité. Les drames terribles d’une mer parfois si cruelle, leur lutte intrépide et désespérée contre les vents et la furie des flots, ne les découragent jamais, ils retournent ente les accalmies reprendre leurs places sur les grands bancs et continuent d’année en année la lutte contre les éléments et les tempêtes, toujours exposés au naufrage.
Vivant presque toujours au rand air et obligés continuellement da faire de lourds et pénibles travaux, nos aïeux avaient la chance de développer beaucoup leurs muscles. Leur force était proverbiale, bien plus grande en général, que parmi ceux de notre génération actuelle. Il y avait plus de ressources physiques, plus d’endurance pour résister dans les heures mauvaises et fatigantes. Les vieilles personnes qui vivaient jusqu’à 90 et plus, même jusqu’à 100 ans étaient assez communes. Le travail, le grand air, la sobriété, une vie pure et réglée taillaient ces constitutions dans le granit et les maintenaient dans leur vigueur jusqu’à un âge très avancé.
Avant l’époque de l’expropriation, les Acadiens de Grand-Pré, Beaubassin, etc. étaient à l’aise, mais après leurs évictions ils durent recourir à des moyens d’énergie et d’économie extrême. Leur régime devint nécessairement frugal et quelquefois d’une extrême simplicité. Nous mères, et il ne faut pas les oublier, en collaboration avec nos pères et chacun dans leur sphère, travaillaient aussi fort en proportion de leur capacité, à fabriquer et préparer les étoffes pour les vêtements de leur famille et à d’autres travaux qui leur convenait.
Brook Wilson qui participa à leur déportation dit, en parlant d’eux : «Il était un peuple honnête, industrieux, sobre et vertueux. Rarement des querelles s’élevaient parmi eux. Leur long et froid hiver se passait dans les plaisirs d’une joyeuse hospitalité. Comme ils avaient du bois en abondance, leurs maisons étaient toujours confortables. Les chansons rustiques et la danse étaient leur principal amusement».
Un sincère ami des Acadiens, Rameau de St-Père, faisait ses observations du milieu du dix-neuvième siècle, disant «Les Acadiens n’étaient ni poétiques, ni enthousiastes, ni rêveurs. C’était tout simplement de braves gens, très obligeants les uns pour les autres, très religieux, très dévoués à leur famille et vivant gaiement au milieu de leurs enfants, sans beaucoup de soucis. On pourrait peindre leur physionomie en deux mots : «c’était un peuple honnête et heureux».