Caraquet – 13
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Miettes de son histoire
Par J.-Médard Léger
(Photo : Cimetière des fondateurs.Sainte-Anne-du-Bocage)
Les Acadiens – 1755
Avec l’arrivée des premiers dispersés acadiens à Caraquet, pendant le Grand Dérangement, commençait également le long et douloureux relèvement de l’Acadie. C’est avec une vive émotion que nous évoquons le souvenir de nos ancêtres qui ont défendu et reconquis à coup d’héroïsme la terre si légitimement acquise. Ces fuyards, victime de la haine des Anglais de 1755, ne pouvaient envisager l’avenir semblait bien sombre, bien noir, aussi noir que le passé immédiat; mais ils
assistaient et contribuaient au début de la survivance acadienne, de la race qu’on croyait anéantie. Il a bien été dit : «Les peuples qui meurent sont ceux qui se laissent mourir». Après la chute du Fort Beauséjour, en 1755, et jusqu’à 1760, un de Saint-Anne–du-Bocage, près de la petite rivière. Inutile de répéter ici la sombre histoire de la déportation des Acadiens, mais le lecteur peut se rendre compte que certains historiens ont entrepris, mais, sans grand succès, de prouver que les mauvais traitements infligés à ce peuple sans défense étaient des mesures nécessaires adoptées par les gouvernements anglais pour leur propre protection. Malgré des recherches faites par des archivistes et historien s impartial dans de nombreux documents compilés à Londres, soit dans les archives coloniales, ils n’ont pu prouver que ces traitements étaient justifiés, et certains documents concernant
guerre du gouvernement Lawrence n’étaient nul autre qu’un camouflage pour
persécuter, piller et supprimer ce peuple trop honnête.
Néanmoins, peu après 1750, les Acadiens
abandonnaient la Nouvelle-Écosse pour se diriger vers des lieux qui leur semblaient plus hospitaliers et quelques-uns d’entre eux se rendirent jusqu’à Caraquet. Il est juste de croire que, peu de temps après la chute du Fort Beauséjour, en 1755, sujet dont nous avons traité dans le chapitre précédent, Alexis Landry vint s’établir à la Petit-Rivière, et plus tard, d’autres suivirent son exemple, car, en 1760, un document non publié, que l’on trouve dans les archives de Paris, spécifie qu’il y avait alors, à Caraquet, trois villages ou «postes» comme on les désignait alors, comprenant 36 familles avec 150 personnes et un village à Shippagan, avec cinq familles.