
Caraquet
Miettes de son histoire
par J.-Médard Légère
Partie 17
(Monument des fondateurs, Sainte Anne-du-Bocage).
Alexis Landry, du Bocage, qui avait, visiblement exercé son influence
auprès des autorités anglaises, avait aussi réussi à obtenir des lots de terre
à cinq de ses fils, dont quelques-uns étaient encore en bas âge. Il devint, par
ce fait même, celui qui possédait le plus de terres à Caraquet en 1767. Ceci,
ajouté à ses autres activités, visant toujours vers l'amélioration du sort
commun, lui vaut le titre de fondateur de Caraquet.
Tel que déjà mentionné, il semble avoir été le personnage le plus
éminent de son entourage et fut sans doute le premier à s'établir en permanence
à Caraquet. Il naquit à Grand-Pré, Bassin des Mines, vers 1720. Marié à Marie
Cormier, il s'enfuit en juin 1755, après la destruction du fort Beauséjour par
les Anglais, fort à la défense duquel il part. Peu après, suivant la tradition,
il s'établit à la Petite-Rivière-de-Caraquet, et fit une clairière au Bocage,
d'où il fut chassé par les hommes de Wolfe, à l'automne de 1758.
Il alla demeurer quelque temps sur l'île Miscou, puis, vers 1764,
revint à son premier établissement, au Bocage, et s'y installa tout de bon. C'est là qu'il a été inhumé, près de l'originale petite chapelle de Sainte Anne, dans le petit cimetière, au haut de la falaise. Ici repose, dans ce site enchanteur, près de la mer, tout près de son vieux logis, à l'ombre d'un clocher, ce digne fondateur de Caraquet, après une vie remplie de vicissitudes.
Sa tombe, marquée par une pierre, nous dit qu'il mourut en 1798, à
l'âge de 78 ans. Cette pierre tombale, la se qui a résisté aux ravages des
temps dans ce lieu saint, aurait été importée par l'abbé Joseph Desjardins, un
prêtre exilé de France durant la persécution religieuse, et qu'il visita
Caraquet pour la plusieurs fois, vers l'an 1800. On dit même que le bon père
aurait sculpté lui-même, de ses propres mains, le nom et autres inscriptions qui
sont gravées sur cette pierre.
Un vrai monument devrait être élevé à sa mémoire. Nous y avons rêvé
souvent. Le site est d'une grande valeur historique; les événements, les
circonstances qui ont contribué à la fondation du village de Caraquet à cet
endroit arrosé par des sueurs et du sang de nos ancêtres, doivent avoir
suffisamment d'importance pour que les autorités locales, tant religieuses que
civiles, avec l'aide de la Commission des sites historiques canadiens, fassent
des démarches pour qu'un rêve devienne bientôt une réalité.
Miettes de son histoire
par J.-Médard Légère
Partie 17
(Monument des fondateurs, Sainte Anne-du-Bocage).
Alexis Landry, du Bocage, qui avait, visiblement exercé son influence
auprès des autorités anglaises, avait aussi réussi à obtenir des lots de terre
à cinq de ses fils, dont quelques-uns étaient encore en bas âge. Il devint, par
ce fait même, celui qui possédait le plus de terres à Caraquet en 1767. Ceci,
ajouté à ses autres activités, visant toujours vers l'amélioration du sort
commun, lui vaut le titre de fondateur de Caraquet.
Tel que déjà mentionné, il semble avoir été le personnage le plus
éminent de son entourage et fut sans doute le premier à s'établir en permanence
à Caraquet. Il naquit à Grand-Pré, Bassin des Mines, vers 1720. Marié à Marie
Cormier, il s'enfuit en juin 1755, après la destruction du fort Beauséjour par
les Anglais, fort à la défense duquel il part. Peu après, suivant la tradition,
il s'établit à la Petite-Rivière-de-Caraquet, et fit une clairière au Bocage,
d'où il fut chassé par les hommes de Wolfe, à l'automne de 1758.
Il alla demeurer quelque temps sur l'île Miscou, puis, vers 1764,
revint à son premier établissement, au Bocage, et s'y installa tout de bon. C'est là qu'il a été inhumé, près de l'originale petite chapelle de Sainte Anne, dans le petit cimetière, au haut de la falaise. Ici repose, dans ce site enchanteur, près de la mer, tout près de son vieux logis, à l'ombre d'un clocher, ce digne fondateur de Caraquet, après une vie remplie de vicissitudes.
Sa tombe, marquée par une pierre, nous dit qu'il mourut en 1798, à
l'âge de 78 ans. Cette pierre tombale, la se qui a résisté aux ravages des
temps dans ce lieu saint, aurait été importée par l'abbé Joseph Desjardins, un
prêtre exilé de France durant la persécution religieuse, et qu'il visita
Caraquet pour la plusieurs fois, vers l'an 1800. On dit même que le bon père
aurait sculpté lui-même, de ses propres mains, le nom et autres inscriptions qui
sont gravées sur cette pierre.
Un vrai monument devrait être élevé à sa mémoire. Nous y avons rêvé
souvent. Le site est d'une grande valeur historique; les événements, les
circonstances qui ont contribué à la fondation du village de Caraquet à cet
endroit arrosé par des sueurs et du sang de nos ancêtres, doivent avoir
suffisamment d'importance pour que les autorités locales, tant religieuses que
civiles, avec l'aide de la Commission des sites historiques canadiens, fassent
des démarches pour qu'un rêve devienne bientôt une réalité.