(Je vous présente la chronique de Madame Françoise Enguehard parue dans l'Acadie Nouvelle, qui à mon avis présente bien la situation qui se vit dans le monde). Il y aurait une loi du silence sur la qualité du français à l’Université de Moncton. Vraiment? La dure réalité est qu’il y a une loi du silence PARTOUT sur la qualité de la langue, dans les universités, en Acadie, au Canada, en France, en Espagne, au Portugal, en Angleterre, peu importe la langue d’ailleurs. Dans un désir d’égalité, dans notre souci de ne pas sembler dominer les autres par notre niveau de langue, dans notre empressement à «niveler par le bas», comme le disait ma mère enseignante, on a laissé le français écrit et parlé se détériorer. On a détourné les yeux des fautes d’orthographe, on a cessé d’enseigner qu’il y a des niveaux de langue - la langue de la rue, celle de la maison, celle de l’école - et, pour ne pas entraver le bonheur des petits, on a décidé qu’il serait dommageable de leur enseigner trop tôt leurs lettres. Demandez donc à Marguerite Maillet qui s’évertue pour armer de leur alphabet les enfants les plus défavorisés avant leur entrée à l’école! | «Impossible», répond le ministère. Il y a quelques semaines, j’étais à Saint-Pierre-et-Miquelon où une maman exaspérée m’expliquait que son fils âgé de 11 ans n’avait eu qu’une seule dictée depuis la rentrée. Elle, au moins, s’en inquiète et corrige son fils à table lorsqu’il fait des erreurs, mais combien font de même? Qui y pense? Selon bien du monde, c’est le rôle de l’école. Cet appauvrissement mondial des langues n’est pas dû à Internet et Facebook (Twitter, peut-être!). Il est dû à un laisser-aller général: de l’anglais plein les affiches à Paris, des fautes d’orthographe dans des journaux comme «le Monde», des programmes scolaires qui relativisent l’importance de la grammaire et de l’orthographe au profit de ce qu’on nomme si joliment «les arts langagiers». Pas un pianiste ne devient virtuose sans connaître le solfège, pas un sportif ne devient athlète sans exercices et nous, on voudrait que nos enfants s’expriment bien sans efforts de leur part et encore moins de la nôtre? Nous avons tous besoin de nous réveiller, et pas seulement l’Université de Moncton. |
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