Damien Dauphin
MONCTON - Jalal Almhana est professeur au département d’informatique de la Faculté des Sciences de l’Université de Moncton. D’origine syrienne, il vit au Canada depuis 1989. Inquiet pour sa famille et son peuple, il pense qu’une intervention militaire des États-Unis dans son pays natal ne ferait qu’aggraver la situation.
Le professeur Almhana est natif de Deraa, dans le sud-ouest de la Syrie, près de la frontière avec la Jordanie. ..Jalal Almhana détient des informations de première main, qu’il tient de membres de sa
famille, résidant à Damas et dans ses environs. La situation est effrayante. Rentrant du travail, un de ses cousins a été tué d’une balle dans la tête par un tireur embusqué. Quotidiennement, les immeubles et habitations subissent, de façon aléatoire, des tirs de roquettes…Le professeur Almhana raconte que beaucoup de membres de l’opposition actuelle, la plupart exilés, sont opposés à toute intervention militaire, et réclament une solution politique au conflit qui ensanglante la région. Pour eux comme pour lui, la voie politique est la seule possible…
«Qu’il s’agisse du gouvernement ou des rebelles, tuer des Syriens un par un, par dizaines ou par milliers, c’est la même chose. On dirait que les tuer avec du gaz ça mérite une intervention,alors qu’avec des armes régulières, non. Je crois qu’on attendait un prétexte, mais on ne peut pas éteindre le feu avec du feu.»…
«Nos amis les Américains ont de l’orgueil, ils veulent démontrer qu’ils sont crédibles. La vraie crédibilité, c’est de faire la paix. Obama a reçu le Prix Nobel de la paix en 2009. On le lui a donné pour promouvoir la paix, pour l’encourager à faire la paix. Il n’a pas besoin
d’ajouter une ligne de guerre dans son CV»,
proclame-t-il.