La religion crée un sens d’appartenance et comme dans notre ère de sécularisation la religion prend de moins en moins d’importance la cohésion sociale n’existe pratiquement plus. L’individualisme prend le dessus et crée une insécurité chez certaines personnes. Les valeurs morales se transforment et deviennent subjectives, il n’y a plus d’absolu. En parlant de Dieu et en le présentant sous différentes formes,on tente de revenir à un absolu. Trop souvent, on veut tellement décrire cet absolu qu’on le transforme à notre image, Dieu devient alors ce que l’homme veut qu’il soit et souvent on l’utilise pour imposer nos vues.
En voulant trop définir Dieu, cela produit l’effet contraire, c’est-à-dire qu’on en tient plus compte. C’est un peu comme la musique qui joue dans les centres d’achat et les annonces publicitaires, on ne les entend plus.
Est-ce à dire que Dieu est mort, comme le proclamait la théologie de la mort de Dieu dans les années soixante? Je ne crois pas que Dieu est mort, mais l’image que l’on s’en fait change. Toutes les époques présentent son Dieu. Le Moyen âge nous présente un Dieu punisseur, qui châtie, pour qui il faut se sacrifier pour gagner ses bonnes grâces. Plus tard, on parlera d’un Dieu tout puissant, roi de l’univers et de plus en plus dans notre monde qui proclame que l’amour sauvera le monde, on parle d’un Dieu d’amour.
Saint Thomas d’Aquin, ce grand théologien en parle abondamment dans son œuvre colossale qui a servi de guide à l’Église catholique, il finira par dire : ‘En dernier ressort, tout ce que l’homme sait de Dieu, c’est qu’il ne le connaît pas, car il sait que ce qu’est Dieu surpasse tout ce que nous pouvons comprendre de lui’. (Thomas d’Aquin, De Potentia, Question 7, art. 5, ad. 14.) Cité par Frédéric Lenoir dans : Les métamorphoses de Dieu. P.327.