Si l’Église veut parler aux hommes d’aujourd’hui et aux catholiques en particulier il faut qu’elle parle un langage d’homme, humain. Il faut d’abord qu’elle parle de ce qu’il vit, de ce qui le préoccupe. Quand Jésus parlait aux foules il ne parlait pas le langage théologique de la religion juive. Il parlait simplement à partir de ce qui l’entourait, qui faisait partie de la vie des hommes de son temps. Comme Jésus vivait dans le nord de la Palestine, un coin fertile, il se servait des choses de son milieu pour transmettre son message, c’était les paraboles. Le clergé a une bonne formation théologique ou du moins je le suppose, mais le langage théologique n’est pas celui des personnes à qui ils s’adressent. Même si de nombreux chrétiens catholiques ont une culture religieuse cela ne veut pas dire qu’ils ont un vocabulaire théologique.
Aujourd’hui à la messe j’ai entendu le chant «j’irai la voir un jour» et dans ce chant on dit «au ciel dans ma patrie…au ciel, au ciel, au ciel j’irai la voir un jour» comme si le ciel était une autre planète où nous nous rendrons un jour. Pour les plus âgés cela passe, mais pour les plus jeunes le ciel n’est plus considéré comme un endroit physique. À ce sujet durant la Semaine Sainte 2011, le pape d’adressait à la télévision de Rome, non du Vatican, et il mentionnait qu’il n’y avait rien de cosmique en parlant du ciel. En 1999, Jean-Paul II avait déjà abordé le sujet dans ce sens.
Il se peut qu’en lisant davantage les Évangiles nous découvrirons l’homme qui était Jésus et par la suite ce qu’il dit de Dieu. Un retour aux sources permettrait de réaliser que Jésus était aussi un homme qui parlait de Dieu avec le langage des hommes.