La voix du désert
  • Accueil
  • Réflexions
    • Père Zoël Saulnier
  • Radio
  • Grâce à Dieu...
  • Blog
    • Blog-2
  • Histoire
    • Histoire d'Acadie
  • Jardin-fleuri
  • Projet-orgue
  • Coin écriture

Comment faire bouger l'Église...

12/18/2014

0 Commentaires

 
Je viens de terminer un livre qui inspirera ma réflexion de février, un livre d’un théologien jésuite qui est âgé de 99 ans et qui a pour titre: « Comment faire bouger l’Église catholique aujourd’hui? »Dans les situations d’Église qui sont les nôtres, ici comme ailleurs, avec un clergé éreinté et décroissant,  il est urgent de faire église autrement  comme une réponse aux besoins des tous les baptisés qui composent nos communautés chrétiennes,  si  nous voulons un avenir à notre Église dans la foulée du Concile Vatican 11.

Avec respect mais avec une vérité audacieuse, ce penseur dans une grande liberté,  ce théologien amène le lecteur que je suis  à vouloir vivre les défis contemporains du catholicisme et je souhaite la même chose si vous pensez que cette Église donne un sens à votre vie. Notre Église détient dans l’Évangile toute la  possibilité pour s’innover sans se renier. Rien de pire que le repli sur soi et la peur du changement afin de maintenir une structure d’Église qui  ne répond  pas aux besoins de nos collectivités. En insistant trop sur les règles morales et les dogmes, notre Église a oublié en chemin les forces engageantes de l’Évangile de Jésus.

Ce désir de changement dans notre Église nous invite avec lui, cet auteur sérieux et réfléchi  de  me poser la question comment témoigner de l’Évangile de la façon la plus accessible aux hommes et aux femmes de notre temps? Quelles restructurations  avec un air de jeunesse sont nécessaires dans notre Église pour que les baptisés y soient pleinement impliqués? Comment « être Église ensemble », prêtres, religieux et religieuses et tous les laïcs baptisés dans une mission qui est l’affaire de tous et toues, des hommes et des femmes?

Nous vivons dans une société sécularisée, une société où les références chrétiennes sont du passé. Le catholicisme n’est certes pas encore mort, il n’est pas même pas en phase terminale mais il semble parfois proche de sa retraite.  Il n’est pas étonnant que notre Église entend maintenir à tout prix un statut sacerdotal, un statut clérical né comme tel au Moyen âge et ainsi manifeste une volonté d’autoconservation  suicidaire au lieu de poser la seule question qui vaille : comment vivre l’Évangile aujourd’hui dans cette société profondément laïque comme  un début de changement? Comment arriver à nous vivre en Église non pas comme des baptisés assis mais comme des gens engagés avec l’enthousiasme et le feu sacré du type de la parabole qui a découvert un trésor dans son champ?

Face à la crise que connaît notre Église, je partage avec vous cette conviction qu’un « recentrage »  sur l’Évangile plutôt que sur la religion organisée  est nécessaire pour que l’esprit évangélique puisse être entendu et vécu dans le monde actuel.  Ça veut dire quoi, un  « recentrage » sur l’Évangile exactement?  Cette crise n’est pas nouvelle et elle est commencée depuis la fin du XV111 siècle et elle s’est accentuée avec le X1Xième siècle qui porte le nom, le siècle des Lumières pour enfin aboutir jusqu’à nous en ce début du XX1ième siècle.  Ayant située ce que notre Église vit depuis des décennies, je pense qu’il n’est pas osé d’affirmer qu’on  a enterré le message de l’Évangile dans les dorures de nos églises en imposant presque le bâillon du silence aux baptisés.

En examinant la situation présente de notre Église dépeuplée dans un monde sans Dieu,  où la passivité des baptisés l’emporte sur l’engagement missionnaire,  essayons ensemble dans ce chaos de trouver une source d’espérance, des promesses et des conditions d’une renaissance.

On peut penser les plus belles structures commandées par un clergé dévoué, elles ne seront qu’un coup d’épée dans l’eau, si nous ne mettons pas en place une démarche engageante qui exige que tous les baptisés se sentent collectivement responsables de l’Évangile et que ces même baptisés s’engagent dans cette mission collective vécue dans la vie et les affaires de ce monde.

Je nous invite à un nouveau regard sur notre Église qui jusqu’à aujourd’hui se vivait d’en-haut, à partir de la hiérarchie.  Comment pensez l’Église à partir des communautés missionnaires et non pas à partir d’une hiérarchie qui dicte et qui ne mobilise pas au nom de l’Évangile. Le pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium nous invite à  ne pas nous laisser voler cette vocation missionnaire qui est la nôtre dans une Église aux portes ouvertes avec des baptisés qui se sentent partenaires engagées  à part entière au cœur d’une mission.

Pour mieux vivre cette vocation missionnaire de l’Église, au cœur des paroisses existantes de notre diocèse, il est urgent de s’engager d’abord dans un besoin de changement. Un changement de mentalité d’abord afin de passer d’une Église de consommateurs à une  communauté convertie aux fins missionnaires qui témoignent de la liberté selon l’Évangile du Christ. Comment passer d’une Église qui entretient à une Église qui veut davantage évangéliser? Sinon dans une démarche d’une conversion pastorale à tous les niveaux comme le préconise le pape François, aussi bien chez la papauté, chez l’épiscopat, les prêtres et tous les baptisés.

Comment donner de la visibilité à l’Évangile dans un monde où se vit un certain retrait de l’Église structurée? Pour mieux donner une visibilité à l’Évangile, il faut que notre démarche de foi soit le lieu avant tout de la rencontre personnelle de Jésus. « Pour vous, qui suis-je? » Nous avons entendu la question mais la réponse se fait attendre. Quel est le profil missionnaire du baptisé que vous êtes et la communauté chrétienne qui est la vôtre? De même que Jésus, dans ses tournées missionnaires, se tournait d’abord vers les malades et que, dès qu’il prenait la parole en parabole ou autrement, il s’intéressait d’emblée à la conduite concrète d’un fils à l’égard de son père, des riches à l’égard des pauvres, des Judéens envers la Samaritains, de même donc que Jésus annonçait le royaume de Dieu en prenant à bras-le-corps des problèmes humains, de même nous devons  observer ce qu’il y a autour de nous le plus de souffrance à soigner, le plus d’injustice à réparer, le plus d’incompréhension entre les gens, les besoins d’entraide les plus criants, où sont les blessures d’humanité à guérir, celles du moins auxquelles il nous est possible de porter remède, par nous-mêmes en mobilisant d’autres personnes : croyants, croyantes, athées et non-pratiquantes. Être missionnaires nous demandent non pas de rester entre nous mais de vivre une Église en « sortie », en « partance ». Une telle conversion pastorale nous permet de donner à l’Église un nouveau visage et ce changement viendra d’en bas quand les laïcs chrétiens, poussés par le souffle de l’Esprit apporteront au monde toute l’Espérance de l’Évangile, source d’une vraie liberté.

Dans cette crise d’Église, il ne s’agit pas de sauver l’Église mais de renouveler la société et ainsi de sauver l’homme et la femme d’aujourd’hui.  Pour cela, comme nous le lisons dans le décret conciliaire Gaudium et Spes, l’Évangile sera « Bonne Nouvelle » pour l’humanité et aussi  elle sera le  salut apporté à  toute l’humanité.

L‘Église actuelle mise sur la restauration de la vie de l’Église et ses traditions en attente d’un clergé venant de France. Une décision que je respecte mais suscite  des échos dans les plaintes que l’on entend un peu partout. Nous savons qu’un clergé nouveau, un clergé rajeuni est devenu beaucoup plus traditionaliste et légaliste que le clergé que l’on avait connu n’ira pas dans le sens changements urgents pour faire Église aujourd’hui et autrement, où il est urgent de libérer les forces d’un laïcat trop longtemps en chômage et silencieux.  La prise de parole et le débat sont-ils possibles dans notre Église, au nom de la mission?

L’évangélisation doit être non pas une reconquête de l’espace public, mais l’entretien des valeurs chrétiennes dans le monde sécularisé, en les laissant telles qu’elles sont devenues : communes, sécularisées.  Il  nous faudra vivre les fruits de notre christianisme  portés hors des murs de l’Église et ainsi être porteurs et porteuses d’une parole libératrice qui est celle de l’Évangile. L’Évangile n’est pas un code de pratique religieuse mais un message qui abonde d’invitations de justice et de charité. Constamment l’Évangile nous invite à nous interroger sur notre comportement avec autrui et avec Dieu et ainsi grandir en humanité dans le respect de tous et toutes.

Une vision nouvelle, mais urgente et source d’une espérance « tremblante » mais possible. 

0 Commentaires

Le mouvement intégriste dans le monde religieux

12/10/2014

0 Commentaires

 
Les intégristes réinventent une tradition idéalisée.

On a beaucoup entendu parler des intégristes islamiques, avec la création de l’état islamique. Cependant, il n’y a pas que l’Islamisme qui connaît cette montée, cela existe aussi dans les Églises chrétiennes et aux États-Unis il y a ce qu’on surnomme The Bible Belt.  Dans  l’Église catholique, un mouvement dont on a beaucoup entendu parler est celui de Mgr Lefèvre qui a rejeté les conclusions du Concile Vatican II. Actuellement ses adeptes sont toujours en rupture avec l’Église de Rome.

Dans cette courte réflexion nous verrons ce qui conduit des groupes religieux à fonder ou à se joindre à des groupes  intégristes et pourquoi on peut s’attendre à ce qu’il y en ait de plus en plus? Quel est le but de ces groupes.

Pour bien comprendre la pensée de ces mouvements, il faut comprendre que la religion est un phénomène de collectivité et de cohésion sociale. C’est-à-dire que la religion regroupe les gens dans une même pensée, avec à la tête une figure dominante. Donc, cela crée une certaine unité dans la société. Pour cette raison, en relisant l’histoire on se rend compte que les gouvernements se sont souvent servis de la religion pour arriver à leurs propres buts. Pour illustrer cela on a qu’à retourner à l’époque de l’Empereur Constantin au 4e siècle du christianisme qui s’est servi de l’Église pour affermir son pouvoir et sa domination.

Dans notre société actuelle ce n’est pas un secret pour personne que l’individualisme et la globalisation de la société sont de plus en plus répondus. Certaines personnes n’arrivent pas à trouver leur identité, je dirais à se retrouver comme personne individuelle. Ce sont ceux qui n’arrivent pas à trouver leur identité qui sentent le besoin de se joindre à un groupe intégriste, ils n’ont pas de convictions personnelles et cela permet au groupe de les manipuler. Cependant le fait de se joindre à un groupe ne veut pas dire que ces personnes n’ont pas trouvé leur identité, il est possible de vivre son identité tout en faisant partie d’un groupe à condition qu’il y ait une liberté à l’intérieur du groupe.

Notre monde est de plus en plus un monde individualiste ce qui laisse à croire qu’il y aura de plus en plus de groupements intégristes ou encore des tendances à vivre en intégristes. Cependant ce n’est pas là le seul facteur qui entre en ligne de compte. Il y a l’idée d’un retour à une doctrine qu’on dit première et idéalisée. En étudiant l’approche de ces mouvements on se rend compte que ce n’est pas une recherche de vérité première qui caractérise ces groupes, mais bien une sécurité. Ces leaders partent d’un point de vue idéaliste qui n’est pas nécessairement relié à la réalité, mais à une idée qu’on s’en fait. Ceux qui conduisent ces mouvements décident que c’est telle comportement ou telle croyance ou telle façon d’agir qui est la seule vérité.

Retour au Concile de Trente

Prenons par exemple les adeptes de Mgr Lefèvre qui sont des intégristes de l’Église catholique. Mgr Lefèvre a décidé que le vrai christianisme ou la vraie religion était l’Église catholique et que pour être de vrais catholiques et de vrais prêtres, il fallait dire la messe en latin, que les prêtres devaient  porter la soutane, que la liturgie devait être celle utilisée avant le Concile Vatican II, tout ce qui vient de Vatican II est faux. Au fait, il a décidé que c’était le Concile de Trente convoqué par le pape Paul III en 1542 qui était le vrai catholicisme, ce qui l’a conduit à rejeter le Concile Vatican II comme n’étant pas valable. On sait qu’un Concile à force de loi, donc il rejette l’Église de Vatican II. Il y a d’autres mouvements intégristes à l’intérieur de  l’Église catholique qui sans aller aussi loin que Mgr Lefèvre ont un désir de retourner au Concile de Trente. Chose curieuse, ce sont souvent les communautés dites nouvelles qui adoptent ce fonctionnement. Si ces mouvements veulent retourner aux sources de l’Église, c’est vers Jésus Christ qu’ils doivent se tourner comme le fait le pape François actuellement. Cela ne veut pas dire rejeter ce qui a été décidé au Concile de Trente mais l’intégrer à Vatican II comme l’a fait le Concile.

Même si ces groupes semblent connaître un certain succès on peut prévoir que ce sera de courte durée parce que notre société est une société basée sur l’individu et cette société à tendance à rejeter le phénomène religieux qui veut  que tous fassent la même chose ou pensent la même chose sans donner place à l’individu, sans reconnaître qu’il y a différentes façons de vivre sa foi selon son milieu, sa culture et son cheminement personne, enfin sa spiritualité.

Expérience avec une communauté intégriste

J’ai eu quelques expériences avec des membres d’une communauté de France qui étaient de passage ici. Nous visitions le Village historique acadien et je devais leur servir de guide. Ils portaient la soutane et le chapeau de paille des années 20. Ils s’étonnaient que les gens qui les croisaient les regardent curieusement et les parents leur demandaient de poser avec leurs enfants.  Ils m’ont demandé si les gens pensaient qu’ils faisaient partie du paysage. J’ai leur ai répondu que oui, qu’ils pensaient qu’ils étaient des interprètes.  Je leur ai dit qu’ici nous ne voyions plus de prêtres en soutane.

 Quand je leur ai expliqué la lutte que nous avions livrées et que nous livrions encore pour garder notre culture et notre langue l’un des deux m’a répondu que cela n’avait aucune importance, que c’était le salut de notre âme qui comptait. Lors de la messe, il ne voulait pas me donner la communion si je n’acceptais pas de communier sur la langue. Cela illustre la pensée de ces mouvements intégristes.

 

 

 

0 Commentaires

December 31st, 1969

11/9/2014

0 Commentaires

 
0 Commentaires

Un institution qui ne s'adapte pas...

10/28/2014

0 Commentaires

 
Lire Actes : (6,1-7)
J’ai connu une grande compagnie qui faisait de bonnes affaires. Mais voilà qu’avec le temps les choses ont changé, cette compagnie vit ses profits diminuer. Le président décida alors d’être plus conservateur et de fonctionner comme au début de la compagnie. Son père avait connu une chose semblable, mais s’était adapté à la nouvelle situation cela avait remis la compagnie sur pied. Ce ne fut pas le cas du fils qui vit sa compagnie perdre de la vitesse de trimestre en trimestre. Elle finit par fermer ses portes. Elle n’avait pas su s’adapter.

Dans la lecture des Actes des apôtres, on constate que les premières communautés s’adaptent aux nouvelles situations pour pouvoir répondre au besoin des premiers chrétiens. Notre Église connaît actuellement de grandes difficultés dans certains pays pourquoi ne pourrait-elle pas s’adapter elle aussi. Nous n’avons presque plus de prêtres, il viendra un moment où nous n’aurons plus d’Eucharistie. 

Pourquoi ne pourrait-on pas adapter l’accès au sacerdoce selon les besoins des différents pays ? Notre Église est universelle, mais cela ne veut pas dire qu’il faut que tous fassent la même chose en même temps. Pourquoi les évêques des Églises nationales qui connaissent bien leurs situations ne peuvent-ils pas modifier certaines règles ?

Jésus a dit que le sabbat était fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat, alors pourquoi fait-on passer la loi avant les chrétiens ?

Je crois que le pape François a compris cela et il veut changer le visage de l’Église. Si l'on suit l’acutalité religieuse on se rend compte que cela est loin de faire l’unanimité beaucoup préfèrent une Église moyenâgeuse à une Église du Christ.

0 Commentaires

Un synode à odeur de concile

10/16/2014

0 Commentaires

 
Le cardinal Montini, décédé en août 2012, avait dit dans une entrevue que l’Église était 200 ans en retard et qu’un concile Vatican III serait de  mise. Pour ceux et celles qui ont vécu le Concile Vatican II vous vous rappelez certainement ce qui se passait. Personnellement j’étais au noviciat de Pères de Sainte-Croix et nous suivions religieusement ce qui s’y passait. Chaque dimanche Radio-Canada présentait le déroulement de la semaine.

Je me souviens encore très bien de l’enthousiasme que cela suscitait chez nous, futurs prêtres. . Nous avions le feu sacré et l’espoir d’une Église plus adaptée à notre temps était là. Malheureusement, le pape Jean XXIII avait ouvert les portes et les fenêtres du Vatican trop grandes et les cardinaux se mirent à frissonner, après dix ans ils commencèrent à tout fermer. Certes, après 50 ans il y a tout de même des choses qui ont résistées, exemple la liturgie. Mais pourquoi parler du concile alors qu’un synode n’est pas un concile?

Ce synode me rappelle ces temps d’enthousiasme et après avoir pris un certain recule je me sens encore enflammé par ce qui s’y passe. Il me semble que même si un synode ne peut pas changer la doctrine il peut changer la vision pastorale pour la rendre plus adaptée à notre temps. Le pape François ne parle pas de nouvelle évangélisation comme ses prédécesseurs mais il agit pour que l’Évangile soit annoncé à tous et toutes. Il veut d’un Église qui accueille, d’une Église miséricordieuse, d’une Église qui accompagne les divorcés remariés, les couples en union libre, les homosexuels, enfin tous ceux et celles qui sont en cheminement et nous sommes tous en cheminement dans notre vie et notre foi. Personne n’a encore atteint le but.

Certains cardinaux, dont le cardinal Ouellette qui était archevêque de Québec, ont dénoncé l’approche du pape François. Mais le pape a fait appel à la franchise et à l’ouverture dès le début du synode sachant bien que trop de choses sont demeurées en veilleuse jusqu’à date.

0 Commentaires

Un regard critique sur une Église en perte de vitesse.

8/26/2014

2 Commentaires

 
Cet article a été publié dans le journal L’Étoile du 21 août 2014. Mario Mercier.

Albert Dugas : Un regard critique sur une Église en perte de vitesse.

L’Étoile : Quel constat faites-vous de l’état actuel de l’Église catholique?

Albert Dugas : C’est évident qu’avec la venue du pape François en 2014, l’Église prend une autre allure. Je pense qu’avant lui l’Église catholique prenait une tangente où les gens n’écoutaient plus et n’étaient plus intéressés. C’était l’indifférence, et je crois que malgré tout cela l’est encore. L’Église catholique en fut une dogmatique qui parlait un langage théologique. Ce fut une Église qui souvent condamnait. Ça ne devait pas être son rôle. On peut s’en rendre compte maintenant que le pape François est là, et c’est un éveil. Il a vraiment une approche qui relève de Jésus-Christ. L’Église catholique a détenu un pouvoir pendant longtemps, ce qu’elle n’a maintenant presque plus, surtout dans les pays européens et nord-américains. Avec le pape François, il y a une certaine autorité.

L’Étoile : Si on parle d’autorité, cela veut dire que le pouvoir de l’Église est toujours en quelque sorte présent…

Albert Dugas : Il faut faire une différence entre pouvoir et autorité. Le pouvoir dicte tandis que l’autorité ne le fait pas. Ça dit simplement et les gens écoutent. Ensuite ils acceptent ou rejette ce qu’ils veulent. On dit que le Jésus parlait en homme d’autorité. Mais il n’avait aucun pouvoir.

L’Étoile : Quel rôle l’Église devrait-elle avoir dans la société acadienne actuelle?

Albert Dugas : L’Église peut avoir un rôle comme n’importe où ailleurs. S’il y a des gens qui souffrent d’injustice ou qui sont désespérés, l’Église a un rôle. L’Église que je connais ne s’est pas donné les instruments voulus pour pouvoir aller auprès de ces  gens-là. Présentement, je ne le vois pas. On s’est tellement attaché à vouloir sauver la structure existante de l’Église que l’on a oublié de regarder ce qui se passait.

L’Étoile : Dans ce cas quelle est, selon vous, la solution?

Albert Dugas : Il va falloir qu’il y ait une transformation qui se fasse. On a presque plus de prêtres. On a pas ou peu de guides spirituels qui devrait être, dans ce cas, des laïques qui ont une préparation, un cheminement intérieur et qui peuvent aider les gens à faire des discernements dans ce qu’ils voient et dans ce qu’ils vivent. Si l’Église ne travaille pas plus en collaboration avec les laïques, je ne crois pas qu’elle a beaucoup d’avenir et elle est condamnée à mourir petit à petit.

L’Étoile : Les Églises catholiques sont de plus en plus vides. Qu’est-ce qui explique ce désintéressement?

Albert Dugas : Ce n’est pas d’abord en présentant les sacrements aux gens qui va les amener à l’Église. Il y a une autre étape plus importante à faire avant, celle de les accueillir et de les instruire sur l’Église et sur la foi. Nous, les Acadiens, on se bat pour notre langue et pour conserver notre culture. On le fait parce que l’on y croit et on croit que c’est important. Si l’Église nous apparaît comme une valeur importante, on va aussi vouloir la défendre. Pour le moment, ma perception est que pour le peuple acadien, présentement, l’Église n’est pas vraiment une valeur. Il faut qu’elle se présente autrement si elle veut être intégrée à la société.

Est-ce possible de vivre sa foi à l’extérieur des cadres de l’Église?

Albert Dugas : Un certain nombre de gens vont encore à l’église. Je parle souvent de l’Église et les gens me confient qu’ils se demandent pourquoi ils y vont. D’un autre côté, ils se sentent mal s’ils n’y vont pas. Ce qui se déroule actuellement dans  nos églises, c’est qu’on ne parle plus aux gens qui la fréquentent. Ils ne savent pas ce qui se passe vraiment et ils ne comprennent pas. L’Église n’apporte pas ce que ça devrait apporter. Dans l’état actuel, puisqu’il y a une grande indifférence envers l’Église, il faut aller au milieu des gens et leur permettre de parler de leur foi en dehors des structures de l’Église. Il faut rejoindre les gens là où ils sont. Les valeurs que Jésus-Christ a enseignées se pratiquent encore aujourd’hui, mais le plus souvent en dehors de l’Église. Il suffit de remarquer les gestes de charité et de solidarité lorsqu’il se produit une catastrophe ou les mouvements de sympathie quand les gens se font tuer dans certaines circonstances. Ce sont des valeurs chrétiennes. Malheureusement, les gens ne les identifient pas comme étant des valeurs chrétiennes, car ils ne les vivent pas à l’intérieure de l’Église. D’ailleurs, Ils n’ont pas à les vivre à l’intérieur de l’Église. Ils n’ont qu’à les vivre pour faire une église vivante.

L’Étoile : Quelle est votre opinion concernant l’épineuse question du célibat des prêtres au sein de l’Église?

Albert Dugas : C’est une situation difficile à comprendre. On sait qu’à l’intérieur de l’Église catholique présentement, il existe des prêtres mariés. Les prêtres de toutes les Églises orientales qui sont reliées à Rome sont mariés par tradition. En fait ils n’ont jamais eu l’interdiction du Vatican de le faire. Il n’y a pas longtemps, le pape Benoît XVI  a intégré à l’Église catholique un groupe de prêtres et même des évêques anglicans mariés. Ceux-ci refusaient l’idée de l’ordination des femmes et se sont dissociés de l’Église anglicane. Le pape a même fait adopter une loi spéciale pour le permettre.

L’Étoile : Y’a-t-il donc une lueur d’espoir pour ceux qui désireraient voir abolir l’obligation des prêtres catholiques au célibat?

Albert Dugas : Le pape François démontre une plus grande ouverture que ses prédécesseurs, dont Jean-Paul II qui lui avait fermé complètement le dialogue. Il ne voulait pas qu’on en parle. Il avait même demandé aux Églises orientales reliées à Rome de ne pas ordonner de prêtres mariés dans les pays occidentaux, dont le Canada. Il avait émis une interdiction qui d’ailleurs n’a pas toujours été respectée. J’ai connu deux prêtres de l’Église orientale (un de l’Ontario et un autre de l’Ouest) qui étaient mariés. Ils ont été ordonnés, il n’y a pas si longtemps. Le pape François soutient que cela va prendre du temps, mais qu’il y a une solution et qu’il va la trouver. IL n’a donc pas fermé la porte. On pense qu’il y a plus de 100 000 prêtres, soit un quart des prêtres du monde qui ont quitté le ministère de l’Église catholique pour se marier. Plusieurs ont rejoint l’Église anglicane ou d’autres Églises avec leur famille. Ce n’est que depuis le douzième siècle qu’il y a une interdiction du mariage dans l’Église Catholique latine. Historiquement, c’est surtout une question de transmission des concessions. C’est plus une question de finance qu’une question de théologie.

 

2 Commentaires

L'incinération 

8/7/2014

0 Commentaires

 
L'incinération est devenue choses courantes dans nos coutumes. Il n'y a pas si longtemps  environ une vingtaine d'années  l'Église catholique n'acceptait pas l'incinération  prétextant que c'était une forme de négation de la résurrection . Ces temps sont révolus. 
Chaque famille disposent des cendres selon les désirs du défunt. Dans notre milieu le plus souvent l'urne est déposée en terre. Certain préféré que leur cendres soient jetées en mer. Peu importe le mode que l'on choisi pour se départir des cendres il faut toujours considérer que c'est encore la personne que l'on retrouve et qu'il faut y accorder un certain respect. Signe que c'est bien la personne qu'on retrouve il est possible de retracer son ADN à partir de ces cendres.
Je viens de vivre une expérience un peu spéciale. Une connaissance qui était en vacances dans notre région à vu flotter un coffre sur l'eau dans laBaie des Chaleurs. Après avoir ouvert le coffre  qu'elle ne fut pas la surprise de constater qu'il s'agissait d'une urne funéraires. Avec les indications qui se trouvaient à l'intérieur j'ai réussi à retracer le salon qui avait procédé à l'incinération. J'ai communiqué avé le salon qui se trouve à 6 heures de route d'ici, dans une autre province. Les responsables du salon sont venus récupérer les cendres.

0 Commentaires

Mise en garde du pape aux nouveaux évêques

7/1/2014

0 Commentaires

 
Lors de la remise du pallidum aux nouveaux évêques le pape François a cru bon de leur faire une mise en garde en leur disant de ne pas se laisser emporter par l'orgueil en se glorifiant de leur titre. La tentation peut être grande de se considérer comme des petits seigneurs  et d'oublier que leur rôle  est d'être à l'écoute et au service des diocésains.  En Acadie nos évêques sont très simples et proches du peuple parce qu'ils sont issus de leurs milieux.
Le titre d'évêque peut facilement dévier de son vrai rôle surtout quand on n'a pas la vision de simplicité du pape François.
0 Commentaires

Vidéo sur l'économie

3/28/2014

0 Commentaires

 
Nous savons tous que le pape François parle souvent de l'économie, des abus du capitaliste. L'Église a-t-elle une voix à ce sujet, et bien oui, ce qu'on appelle la doctrine sociale de l'Église. Cette courte vidéo pose trois questions : Peut-on être heureux au travail? Qu'est-ce qu'on bon patron et que peut faire la prière dans tout cela. Une vidéo à visionner que vous soyez patron ou employé.
0 Commentaires

Hommage à Angèle Arsenault

2/27/2014

0 Commentaires

 
L'Acadie vient de perdre une de ses grandes artistes. Il convient de lui offrir nos h0mmages.
0 Commentaires
<<Précédent
Suivant>>

    Categories
    ​

    Tout
    Acadie
    Acadie Nouvelle
    Acadie-Nouvelle
    Actualité
    Alcool
    Appartenance
    Archevêque De Milan
    Archevêque De Moncton
    Artistes Acadiens
    Assurance Emploi
    Au Nom De La Rose
    Authenticité
    Baie Des Chaleurs
    Benoît XVI
    Bon Pasteur
    Cadeau
    Caisses Populaires Acadiennes
    Canada
    Cardinal
    Cardinal Barbarib
    Cardinal Barbarin
    Cardinal Ouelette
    Catholiques
    Chômage
    Coeur
    Conclave
    Conservateur
    Corruption
    Culture Religieuse
    Démission Du Pape
    Désirs
    Dialogue
    Dignité Humaine
    Divorcés
    Divorcés Remariés
    Drogue
    Droits Privés
    Écologie
    Église
    Église Malade
    Église Malade
    élections Américaines
    Environnement
    Erreur
    Esprit Saint
    Esprit-Saint
    Été
    Évangélisation
    Famille
    Femme
    Fête
    Fête Nationale Des Acadiens
    Fortune
    Français
    Français
    François
    François 1er
    Gâteau
    Glaçage
    Harper
    Homélie Du Pape
    Homme
    Identité
    Jésus
    Jésus Christ
    Jeunes
    Jmj 2013
    Justice Divine
    Justice Humaine
    Justice Sociale
    L
    Langage
    Langue
    Livre Ancien
    Lobby Gay
    Luther
    Mafia
    Maladie
    Mariage Couple De Même Sex
    Marie-Claire Alain
    Martin Légère
    Mgr D.Jodoin
    Mgr Jodoin
    Mgr Vincenzo Paglia
    Michel-Ange
    Mine
    Monde
    Noël
    Nourriture
    Nouveau Brunswick
    Nouveau-Brunswick
    Nouveau Pape
    Offre D'emploi
    Papabili
    Pape
    Pape François
    Pape Idéal
    Partage
    Prisonnier
    Réflexion
    Réforme
    Religion Catholique
    Renonce à Son Pontificat
    Rêve
    Silence
    Société
    Somme Théologique
    St Thomas D'Aquin
    St-Valentin
    Suicide
    Syrie
    Télévision
    Tempête
    Temps
    Travail
    Trump
    Université De Moncton
    Vacances
    Vatican
    Vie
    Visite
    Voile

    Flux RSS