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Fête nationale des Acadiens

Le 15 août c'est la fête nationale des Acadiens, pour nous c'est un moment de grandes réjouissances, nous célébrons la survivance de notre peuple. Je vous présente un résumé de cette histoire à travers le chant Évangéline interprété par Annie Blanchard.

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Jour du souvenir acadien
​Déclaration - Jour du souvenir acadien
BUREAU DU SÉNATEUR RENÉ CORMIER·14 DÉCEMBRE 2017
Honorables sénateurs, dans quelques jours, nous rentrerons chacun chez nous pour la période des Fêtes. Nous quitterons cette enceinte en prenant la route avec confiance, car nous connaissons notre destination. Nous aurons le bonheur de pouvoir dire : « Je retourne à la maison, je rentre chez moi retrouver celles et ceux que j’aime. »
Just Home and Love! as the British-Canadian poet and writer Robert William Service said in his poem:
Just Home and Love! (…). And if you’ve both, well then I’m sure. You ought to sing the whole day long; It doesn’t matter if you’re poor With these to make divine your song. And so I praisefully repeat, When angels talk in Heaven above, There are no words more simply sweet Than Home and Love.
Si je cite ces vers aujourd’hui, c’est pour rappeler à notre mémoire collective un des jours les plus sombres de l’histoire d’un de nos peuples.
En effet, depuis 2003, nous soulignons le 13 décembre comme le Jour du souvenir acadien, afin de commémorer les nombreuses pertes humaines subies lors du Grand Dérangement. Le 13 décembre 1758 est le jour le plus meurtrier de cet ethnocide, quand s’est produite la disparition d’un nombre impressionnant de familles, d’hommes, de femmes et d’enfants, séparés les uns des autres et déportés de l’Île-Saint-Jean, aujourd’hui devenue l’Île-du-Prince-Édouard.
Dans les jours qui ont suivi cette date fatidique, 3 000 des 4 250 Acadiens qui vivaient dans l’île ont été déportés, et plus de la moitié ont succombé à la maladie ou sont morts noyés.
Those who survived could not say “I am going home” because they had no home to return to.
Si je souligne cet événement tragique aujourd’hui, honorables sénateurs, c’est pour mieux éclairer le présent. Selon les chiffres diffusés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 65 millions de personnes ont été déplacées contre leur gré à la fin de 2016, le nombre le plus important jamais observé. Ce sont 65 millions de personnes qui ont perdu leurs biens.
Il reste beaucoup à faire pour que les inégalités s’estompent, que la pauvreté disparaisse et que l’ignorance fasse place à la connaissance et à la conscience.
Aussi, en montant à bord de ce grand oiseau d’acier qui me ramènera chez moi, en regardant du haut des airs ce long chemin d’eau qu’est le fleuve Saint-Laurent, je penserai à celles et ceux qui ne pourront dire : « Je rentre chez moi. » Je penserai à eux parce qu’ils sont en exil, ou tout simplement parce qu’ils dorment dans la rue, car la fureur des hommes leur a dérobé ce qu’ils avaient de plus précieux : home and love.
Enfin, permettez-moi de saluer nos nouvelles collègues, la sénatrice Mary Coyle et la sénatrice Mary Jane McCallum, en leur disant ceci : « Honorables sénatrices, bienvenue chez vous. »
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Voici une recette Cajun que m'a fournie Joanne Doiron. Vous remarquerez que cela ressemble au créaol qui se parle dans le milieu.

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Les Capucins en Acadie

L'Ordre des Frères Mineurs s’est divisé en trois branches les plus importantes du Premier Ordre, les Frères Mineurs, les Frères Mineurs Conventuels et les      Frères Mineurs Capucins, aboutirent chacun à une organisation et une structure qui leur est propre, mais qui revendiquent toutes Saint François, comme leur Père et leur fondateur.

Les Capucins sont la branche la plus récente, de 1525. Leur nom de Capucins leur fut donné en raison du long capuce qu'ils portaient; au début ce n'était qu'un   surnom, mais il devint assez vite le nom officiel de l'Ordre.

À leur arrivée en Acadie, en 1632, six Pères Capucins, accompagnés de 300 hommes d'élite, sous la direction du lieutenant général de la colonie, Isaac de Razilly, trouvent un pays à reconstruire. Razilly décide de s'installer à La Hève, au sud-est de la Nouvelle-Écosse actuelle. Les Pères Capucins y fondent une mission et ouvrent une école pour les garçons et une pour les filles où sont admis les enfants blancs ainsi que les indigènes. Ce sont les premières écoles régulières de toute la Nouvelle-France.

​(Photo: Premier groupe de capucins arrivés au diocèse de Bathurst en 1950)
 
À un moment donné, le groupe des Pères Capucins atteint une trentaine de missionnaires qui oeuvrent sur un large territoire s'étendant du golfe Saint-Laurent jusqu'aux abords de la Nouvelle-Angleterre. Ils y fondent des missions où demeurent des Capucins, soit à la Hève, Port-Royal, Saint-Jean, Pentagoet, Saint-Pierre-de-Canseau, Miscou, Nipisiguit (Bathurst). Partout, ils évangélisent les Autochtones tout en desservant les divers groupes de Français. Ils furent les premiers grands missionnaires des Micmacs et des Abénaquis.
 
Après une longue absence ils reviennent au diocèse de Bathurst dans les années cinquante et y fondent un monastère. Cependant, ils étaient toujours présents auprès des Micmacs de  Pointe-à-la-Croix.

Spiritualité : Disciple de Saint-François ils vivent la simplicité et proche du peuple dans un esprit fraternel. La pauvreté, telle que le voulait Saint-François, est le signe distinctif de cet ordre.

Oeuvre: Ils s’occupent surtout d’éducation et de prédication.

Costume : Avant le concile  Vatican II, les membres de l’ordre portaient une robe d’étoffes brune appelée bure ainsi que des sandales. Le port de la barbe était aussi un signe distinctif.

Personnalité : Plusieurs d’entre eux occupèrent une place importante en Acadie dont le père Anselme Chiasson qui s’illustra comme auteur et historien. Il recueilli le folklore acadien, chansons, contes et autres

Pacifique de Valigny (1899-1915) Le père Pacifique s’illustra par sa recherche sur la langue   Micmac. Il publia un catéchisme et plusieurs œuvres en cette langue. Ayant appris la langue Micmac il organise désormais le service pastoral dans les trois langues parlées par les Micmacs ; le micmac, l’anglais et le français. Le père Pacifique veut non seulement communiquer avec ses fidèles dans leur langue maternelle, mais il entend également redonner à cette dernière ses lettres de noblesse. Ainsi, il dispense des leçons de micmac aux religieuses du Saint-Rosaire que l’on fait venir pour enseigner et faire le catéchisme aux jeunes enfants de la réserve.
Chaque semaine, il publie un billet dans la langue indigène dans l’hebdomadaire New Freeman. Pour la première fois, les Micmacs de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick profitent des moyens modernes de communication.
Au-delà de cette contribution personnelle, le père Pacifique désire mettre ses fidèles en contrôle de leurs moyens de diffusion culturelle. Il crée, dans ce but, une maison d'édition qui publie Le Paroissien micmac. Il apporta également sa contribution sur le plan scientifique.
Enfin, il dote la réserve de Ristigouche d'un musée et élabore une collection d'objets anciens et récents issus de la culture matérielle micmac. Il retire également du fond de la rivière Ristigouche les restes du navire français Le Machault et les présente aux touristes.
 
Tiré de : http://fr.ask.com/wiki/Pacifique_de_Valigny
 


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De la visite de la Louisiane

Au courant du mois d’août 2016, j’ai eu le plaisir d’avoir de la visite d’un cousin lointain. Je dirais même très lointain puisque notre ancêtre commun est Abraham Dugas arrivé à Port-Royal en 1632, son épouse était  Marguerite Doucet.
​(Rick lors de sa visite au Village Historique Acadien)



Rick Dugas était accompagné de Barry Jean Ancelet également de la Louisiane et de Benoît Bourque de Bouctouche. Nous avons eu un bon échange sur les origines de la famille Dugas et monsieur Ancelet nous a renseignés sur les lieux d’où venait Abraham et ses compagnons, soit la région de Martaizé, France.

Il nous a fait un récit intéressant sur ce qui se vivait à l’époque dans cette région.
Après cette bonne discussion je leur ai fait visiter le terrain des ancêtres au sanctuaire Sainte-Anne du Bocage ainsi que celui que nous avons restauré sur la rue Pinet là où mon ancêtre, Joseph Dugas avait un moulin à vent.
Nous nous sommes quittés en nous promettant de demeurer en contact et si possible de nous revoir.


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Photo prise au terrain de mon ancêtre , Joseph Dugas





​Voici quelques photos que Barry Jean Ancelet a prises lors de son passage à Martaizé.

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Maison de mon ancêtre .
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 Je frappe à la porte de la maison de mon ancêtre à Louisbourg. C'est probablement là que Jeanne Dugas a habité avec sa famille.

Plus sur  Louisbourg.

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Tiré de : RACINES  ACADIENNES,  ACADIE NOUVELLE – Samedi 27 février 2016
Auteur : Denis Savard
Jeanne Dugas élevée au rang de personnage historique
   Jeanne Dugas a été admise la semaine dernière dans la liste des personnages d’importance nationale ayant contribué à écrire l’histoire du Canada.
   Si sa famille  n’a pas été expulsée dans les colonies américaines, elle n’a pas été à l’abri de l’exil ou des déplacements.
   Dans un article de 191 dans Contact-Acadie, Stphen White explore les traces documentaires qui dessinent son parcours extraordinaire. Ce récit démontre aussi qu’au-delà des documents, beaucoup d’allées et venues de nos ancêtres resteront à jamais inconnues.
   Née à Louisbourg le 16 octobre 1731, Jeanne Dugas est la dernière des neufs enfants de Joseph (à Abraham à Abraham) Dugas, constructeur de navires et navigateurs prospère, et de Marguerite Richard.
  Le quotidien de la famille est soudainement interrompu lors de l’épidémie de 1732-1733, où en neuf mois, Jeanne a perdu trois sœurs, avant de perdre son père. La persévérance coule dans ses veines, car sa mère, Marguerite Richard ne tarde pas à reprendre les affaires de son mari.
  Six ans plus tôt, Joseph Dugas possédait deux ‘bateaux ou goélettes’ et le foyer comprenait six domestiques au recensement de 1726. Un an après la mort de son mari, Marguerite a surmonté l’épreuve. Elle dirige l’entreprise qui compte toujours un bateau, deux domestiques et quatre matelots ou pêcheurs, selon recensement de 1734 à Louisbourg.
  En 1736, la veuve Marguerite Richard épouse Philippe-Charles de Saint-Étienne de la Tour, un petit-fils de l’ancien seigneur et gouverneur.
  Vers 1738, Jeanne Dugas connaît son premier déménagement quand le couple La-Tour Richard s’installe à Grand-Pré. Il semble y demeurer une dizaine d’années, selon  les mentions dans les registres paroissiaux de l’endroit. C’est d’ailleurs là que décède Marguerite Richard., le 15 septembre 1746. Après la guerre de succession d’Autriche, quelques membres de sa famille regagnent l’Isle-Royal (Cap Breton), toujours aux mains des Français.
  Réapparaissant au recensement La Roque en 1760, Jeanne Dugas, nouvellement mariée au caboteur Pierre Bois, est installée avec son frère Joseph Dugas sur la terre qui avait été concédée à leur père au début de la petite colonie de Port-Toulouse. Pierre bois et Jeanne Dugas se seraient mariés vers 1750.
  Ils quittent Port-Toulouse peu après, car ils ne figurent pas dans les tables alphabétiques des registres perdus de Port-Toulouse. On perd alors leur trace pendant huit ans.
  Après la destruction de la Petite Rochelle en 1760, Jeanne est recensée avec son mari Pierre Bois à la Restigouche. Ce dernier est qualifié de lieutenant de milice. Pierre Bois aurait rejoint les troupes de Bourdon de Dombourg en 1758 avant de gagner Restigouche, selon la Société historique Marchault. Il aurait donc participé activement à la bataille de Restigouche.
  Pierre et Jeanne n’y restent pas longtemps, car on les retrouve l’année suivante (1761), installés à Nipisiguit, où ils sont recensés. Dans une liste dressée quelques mois plus tard, Pierre Bois est copropriétaire d’une embarcation de 18 ;a 20 tonneaux, avec son beau-frère Paul LeBlanc et AlexandreLebanc.
  C’Est sans doute là que la famille sera capturée la même année, pendant la razzia des camps de réfugiés et établissements de pêche de la baie des Chaleurs par Roderick Mackenzie. Jeanne Dugas et son mari sont emprisonnés au fort Cumberland. Ils y sont inscrits sur une liste de prisonniers le 8 novembre 1761.
  De là, les prisonniers sont embarqués à Halifax. Le 12 août 1763, Pierre Bois appose sa signature sur une demande de rapatriement de prisonniers acadiens de ce lieu.
  En 1771, l’abbé Bailly, basé à Caraquet, a croisé la famille de Pierre Bois et Jeanne Dugas à Arichat, en Nouvelle-Écosse. Il en a profité pour baptiser deux enfants du couple et réhabiliter le mariage d’un troisième. Douze ans s’écoulent sans qu’ils laissent d’autres traces documentaires.
  Le 18 février 1784, ils sont mentionnés en compagnie du frère de Jeanne, mon ancêtre, Charles Dugas, à Cascapédia, près de l’actuel New Richmond en Gaspésie. Leur fille Marie y fait alors baptiser son fils, Raymond Poirier.
  Peu de temps après, Pierre Bois et son gendre sont établis –pour de bon- à Chéticamp.  Ils étaient parmi les premiers à recevoir des concessions à  cet endroit quelques années plus tard (1790).
  Selon les documents, on connaît donc huit déplacements de la famille. Mais par une chance inouïe, Jeanne a raconté son récit (voir extrait du journal de Mgr Plessis), à l’évêque de Québec, Mgr Joseph-Octave Plessis en visite à Chéticamp en juillet 1812. Son récit nous apprend qu’elle a effectué sept autres déplacements que les sources connues n’ont pas identifiés.
  Dans son récit, Jeanne Dugas précise également que malgré tous ses déplacements, elle ‘ne s’est jamais couchée sans souper’. Une façon de dire que malgré leurs nombreux déplacements et difficultés, elle a toujours subvenu aux besoins de sa famille.
  À Chéticamp, elle sert comme sage-femme du village. Elle est recensée comme veuve au recensement de 1809. Elle est enterrée à cet endroit le 16 octobre 1817, à l’âge de 86 ans.
  Longfellow nous a donné Évangéline, une héroïne fictive. Dans la réalité, des femmes comme Jeanne Dugas représentent sans doute mieux le caractère courageux et résilient des mères acadiennes.
 
Références :
 Stephen White, Le périple de Jeanne Dugas, Contact Acadie, no 18, décembre 1991, p.22-26.
  Stephen White, (Centre d’études acadiennes), 2. Pierre Bois et Jeanne dugas, DGFA-2 (en préparation), communication du 19 février 2016.
  Parcs Canada, Commission des lieux et monument historiques du Canada, Jeanne Dugas (1713-1817), 15 février 2016 (nouvelles.gc.ca/article-fr.donid=10331199).
 
Extrait du journal des visites pastorales par Mgr Joseph-Octave Plessis
‘Chose remarquable, j’ai rencontré à Chétican, isle du Cap-Breton, au mois de juillet 1812, Jeanne Dugast, agée de 80 ans, veuve de Pierre Bois, laquelle m’a dit être née à Louisbourg, avoir été de la à l’Acadie, au lieu nommé Grand-Pré (Horton), puis être revenue au Cap-Breton, puis avoir demeuré à l’isle Saint-Jean, ensuite à Remschic en Acadie, de là à la Ristigouche, de Ristigouche, à Halifax, de là à Arichat, puis aisx isles de la Madeleine, puis Cascapédia, et de Cascapédia à Chétican, et ne s’être jamais couchée dans souper.’
 
 
 
  

Cette Jeanne est la soeur de mon ancêtre, Joseph Dugas, elle est la petit-fille de mon ancêtre Abraham Dugas. (Albert Dugas)
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Fête de Sainte-Marguerite Bourgeoys.

Couvent de la congrégation Notre-Dame à Louisbourg -1759.

L'EMBARQUEMENT ET LE DÉPART POUR L'EXIL

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Pour nous donner une idée de ce qu’on vécu nos ancêtres lisons cet extrait du journal de bord de Winslow.
«J'ai remarqué ce matin (10 septembre) une agitation inaccoutumée qui me cause de l'inquiétude. J'ai réuni mes officiers, il fut décidé à l'unanimité de séparer les prisonniers... Nous avons convenu de faire monter 50 prisonniers sur chacun des cinq vaisseaux arrivés de Boston et de commencer par les jeunes gens. Je fis venir le père Landry (François Landry), leur meilleur interprète».«Je lui dis que nous allions commencer l'embarquement; que nous avions décidé d'embarquer 250 personnes le jour même, les jeunes gens d'abord. Toute la garnison fut appelée sous les armes... Selon mes ordres, tous les habitants français furent rassemblés, les jeunes gens à gauche. (C’était les hommes de 10 ans et plus.) J'ordonnai au capitaine Adams, aidé d'un lieutenant et de 80 officiers et soldats, de faire sortir des rangs 141 jeunes hommes et de les escorter jusqu'aux transports. J'ordonnai aux prisonniers de marcher. Tous répondirent qu'ils ne partiraient pas sans leurs pères».
«J'ordonnai alors à toute la troupe (environ 300 hommes) de mettre la baïonnette au canon et de s'avancer sur les Français. Je commandai moi-même aux quatre rangs de droite, composés de 24 prisonniers, de se séparer du reste. Je saisis l'un d'eux qui empêchait les autres d'avancer et je lui ordonnai de marcher. Il obéit et les autres suivirent, mais lentement».

« Ils s'avançaient en priant, en chantant, en se lamentant et sur tout le parcours d'un mille et demi, les femmes et les enfants venus au-devant d'eux, priaient à genoux et pleuraient à chaudes larmes. J'ordonnai ensuite à ceux qui restaient de choisir parmi eux 109 hommes mariés qui devaient être embarqués après les jeunes gens... mais, lors de l'embarquement, on constata qu'il n'y en avait que 89 au lieu de 109, (de telle sorte que le nombre des prisonniers mis à bord ce jour là fut de 230. Ainsi se termina cette pénible tâche qui donna lieu à des scènes navrantes...»

Ce fut une situation bien triste que celle vécue par nos ancêtres. Plus de 6 000 Acadiens furent déportés le long du littoral nord Atlantique de Boston jusqu’en Georgie. Les Acadiens qui arrivèrent en Virginie furent immédiatement déportés en Angleterre où ils demeurèrent prisonniers pendant près de cinq ans. Ils furent rapatriés par le roi de France en 1763.  Acadian Genealogy and notes, p. 273 :

Qu’est-ce qu’était l’Acadie avant 1755?

En  2005, la commémoration de la Déportation des Acadiens fut un temps de rappel des événements, de réflexion et de questionnement.

Un bref essai tente de répondre à cette interrogation en jetant un coup d’œil sur cinq régions spécifiques situées dans l’ancienne Acadie.  Ce livre est l’œuvre de Régis Brun, natif de Bas-Cap-Pelé, Nouveau-Brunswick.  Écrivain et historien, il est archiviste, depuis plusieurs années au Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton.

L ‘effort visé dans la présente étude est de privilégier une approche géographique au peuplement acadien de ces cinq régions.  Il est question de divers aspects de la vie socio-économique des habitants de ces régions.  Cet essai se penche en particulier  sur le dynamisme économique manifesté par la communauté et par des entrepreneurs et des caboteurs, entre autres, les Dugas, participant au commerce maritime en Acadie au XVIIIe siècle.

Il est aussi question du mode d’établissement des Acadiens, de leurs fermes, de la culture des prés, de leurs hameaux et villages.

Cet ouvrage s’attarde aussi à l’époque du Grand Dérangement : le nettoyage ethnique de la population, l’orgie de destruction qui s’ensuivra, le triste destin des déportés et des réfugiés.

Divers documents inédits sont aussi portés à l’attention du lecteur.

Les Acadiens avant 1755

Auteur : Régis Brun
The Acadians before 1755
Author : Régis Brun
Ces deux livres sont en vente chez l’éditeur:
Régis Brun
8, McLaughlin Drive  Moncton, N.-B.  E1A 8E3
Tél. (506) 850-3277

Aussi disponible dans les librairies du Nouveau-Brunswick.

Préparé par Blanche Dugas.

(Je dois vous admettre qu'en écoutant cette chanson et en lisant le texte de Winslow je n'ai pas pu retenir mes larmes. Mais nous sommes toujours là et le Tintammare que nous ferons la jour de notre Fête nationale veut dire que nous sommes toujours fiers d'être là. )

Le site de Grand-Pré reconnu par l'UNESCO.

Évangéline revient

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Texte d’une audio-cassette faite hier [le 10 août 1936] par le R.F.Bernard, C.S.V., professeur d’histoire d’Acadie à l’Université de Montréal.

Tiré du journal l’Évangline du 20 août 1936. (N.B. dans le texte l’auteur fait du nom commun évangéline, un nom propre, cela justifie la majuscule)

On s’en souvient sans doute : une première visite des Lousiannais eut lieu il y a six ans. Au mois d’août 1930, Montréal vit passer les coiffes blanches de vingt-cinq Évangélines venues du pays des bayous et que la terre ancestrale de l’Acadie avait saluées avec émotion, quelques jours auparavant.

Voici que maintenant, six ans après ce premier retour d’Évangéline, et cinq ans après le voyage en Louisanne qu’un groupe canado-acadien, la vieille Acadie de Grand-Pré et Moncton, puis les villes de Québec et Montréal, voient défiler de nouveau le sympathique cortège des Acadiens du sud, des messagers d’une lointaine survivance française en terre américaine. Soyez les bienvenues, nobles fils des premiers pionniers français de l’ancienne baie française! C’est la voix de deux millions de Français de l’Est du Canada, nous en sommes sûr, qui vous acclame et vous dit : «Vous êtes les bienvenues, car vous êtes les témoins d’une héroïque survivance qui nous honore et , au besoin, nous rassure!»

Origines de la Lousianne acadienne

La Acadiens de la Lousianne, - les Leblanc, Broussard, Bourgeois, Dugas, Cormier, Richard, Hébert, Vigneau, Guillet, Thibodeau, -tous habitants des paroisses louisannaises qui s’appellent Saint-Martinville, Lafayete, Ville-Plate, Pont-Breau, L’Assomption, Grand-Coteau, Évangéline, Vermillon, Abbéville, Plaquemine, Terrebonne, sont d’authentiques descendants des anciens fermiers de la vallée d’Anapolis et des rivages de Beaubassin. Arrachés à leurs paisibles foyers et semés comme des épaves par Lawrence, ces proscrits de 1755, soutenus par leur foi religieuse et animés d’une invincible espérance, ont transformé en champs fleuris et féconds les terres basses qui avoisinent le delta du Mississipi.

On peut distinguer trois souches dans le peuplement acadien de la Louisianne. Il y a eut tout d’abord, entre 1755 et 1765, quelques exilés de Beaubassin jetés sur les côtes désertes des Carolines et de la Géorgie, qui réussirent au prix de fatigues inouïes à franchir montagnes, forêts, plaines et marais, pour atteindre enfin les rives di Mississipi inférieur et d’y installer, à l’ombre du drapeau français qui s’attardait dans ce pays jadis exploré par La Salle, d’Iberville et Bienville. Longfellow a chanté leur odyssée en des vers inoubliables.

(Deuxième source)

Bientôt après, vers 1765, un courant d’émigration s’établit directement de la Nouvelle-Écosse cers la Louisianne. Un ancien capitaine de milice à Beaubassin, Joseph Brossard dit Beausoleil, fut l’un des chefs de ce mouvement  qui conduisit d’abord aux Antilles françaises, et de là au pays des bayous, des centaines d’Acadiens détenus comme prisonniers soit dans l’ancien fort Beauséjour, soit dans les camps d’Hallifax. D’après un document qui me fut naguère rapporté de Louisianne par le regretté Edmond Aucoin, le capitaine Brossard mourut en arrivant dans ce pays. Une attestation du père capucin Jean-François, premier missionnaire de la Nouvelle-Acadie louisianaise, certifie que le 20 octobre 1765, fut inhumé. Aux Attacapas, «dans le camp appelé Beausoleil, le corps de feu Joseph Brossard dit Beausoleil, capitaine commandant des Acadiens des Atakapas».Près de ce «camp de Beausoleil» a grandi le village moderne de Brossard, situé à mi-distance entre les villes de Lafayette et Saint-Martinville. L’un des héritiers du nom, l`-bas, fut le sénateur Édouard Broussard. Parmi les Évangélines de q930, on remarquait deux demoiselles Broussard qui saluèrent, en mémoire de l’ancien chef de milice leur ancêtre, la région historique de Beaubassin où vient d’inaugurer (le 1er août 1936) le musée de Fort Beauséjour.

Une troisième source de peuplement de la Lousianne acadienne se retrace ne France même. en 1785, au lendemain du traité de Versailles, un mouvement organisé ramena vers la Lousianne bon nombre d’Acadiens, anciens prisonniers d’Angleterre recueillis par la France depuis une vingtaine d’années, dirigés surtout vers la Bretagne, la Vendée et le Poitou. De la ville de Nantes passèrent en Lousianne plus de 1,200 Acadiens, et les villes de Saint-Malo, Brest et Lorient en fournirent au-delà de 1,500. Ces 3,000 nouveaux venus assurèrent aux Acadiens une incontestable suprématie et ethnique dans la Lousianne méridionale. L’élément acadien a même absorbé en partie ses voisins espagnols, anglais  ou vieux français, ainsi que le prouvaient, en 1930, plusieurs noms d’Évangéline de passage chez nous : Carlos, Pavy, Frontenot, etc., et comme le prouvent encore, cette année, les noms de la délégation en voyage.

Ajoutons -la chose mérite d’être notée- qu’un certain nombre d’Acadiens exilés s’attachèrent au sol français qui les accueillait dans leur malheur. Le groupe le plus considérable s’établit à Poitou, dans ce qui forme aujourd’hui le département de la Vienne. Un de leurs descendants, M. Ernest Martin, a naguère raconté leur survivance. La ville de Châtellerault, chef-lieu du département de la Vienne (à faible distance de Poitiers), vient de donner le nom de rue des Acadiens à une de ses artères principales.

Comme vous le constatez, les vieux noms : Acadie, Acadiens, que Lawrence croyait effacer à jamais par l’inqualifiable déportation de 1755, ont survécu, des deux côtés de l’Océan, à toutes les persécutions, à tous les ostracismes. Après avoir souhaité aux pèlerins de la Louisiane la plus fraternelle bienvenue en terre acadienne, après avoir évoqué leurs origines acadiennes et souligné leur remarquable survivance, je crois utile de jeter un coup d’œil au pays des ancêtres aux Provinces Maritimes.


Importante découverte pour l'héritage acadien

MONCTON - Le Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson de l’Université de Moncton vient de faire la découverte d’une liste de 289 noms d’Acadiens qui vivaient sur l’Île-du-Prince-Édouard en 1763. Le document se trouvait en France et a été envoyé par un
chercheur américain. «C’est incroyable! C’est fascinant! C’est un document capital pour l’héritage acadien!»

Ce document est vieux de 249 ans... C'est en scrutant un DVD qui contenait plusieurs documents envoyés par un chercheur américain qui s'intéresse à l'histoire d'Acadie que Monsieur Brun à fait l'heureuse découvert. Le précieux document se trouvait par erreur dans les Archives nationales de France.

«Il avait été placé par mégarde dans le mauvais dossier par le gouverneur de Saint-Domingue», explique, ainsi l’archiviste. Pourquoi Saint-Domingue et bien il y avait des Acadiens qui s'y étaient rendus après la déportation, dont mon ancêtre Joseph Dugas.
 
C'est un document qui contient deux pages, l'Une est une lettre signée par un groupe d'habitants de l’île Saint-Jean (actuellement l’Île du-Prince-Édouard).
Selon M. Brun, ce serait «une requête adressée au roi de France à Versailles» pour exprimer leur souhait d’être rapatriés en France.



«Ils ont été faits prisonniers par les Britanniques à Fort Amherst, aujourd’hui Charlottetown, lors de la guerre de Sept Ans», préciset-il. Dans la pétition, on peut lire
que leur plus grand désir «est de rejoindre leur patrie».

La guerre de Sept Ans a duirée de 1756 à 1763 et mettait  aux prises les colonies françaises et britanniques . La défaite française et le traité de Paris signé la même année mirent un terme à la présence française en Amérique du Nord.

Quant à la deuxième page, elle contient  une liste de 289 noms d’hommes ainsi que ceux de leurs conjointes, accompagnés de leur nombre d’enfants.

 «Pour les historiens acadiens, et tous ceux qui s’intéressent à leur filiation, c’est très important, s’exclame une nouvelle fois Régis
Brun. Cela peut permettre à plusieurs familles de prouver la présence de leurs ancêtres sur l’île.»

Cette découverte intéresse tous les histoirens et en particuliers ceux qui s'adonnent à l'histoire d'Acadie.

(D'après un article publié dans L'Acadie Nouvelle, le jeudi 2 février 2012. L'article original a été signée par Jacques Besnard.)

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Une page d'histoire A

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Une page d'histoire d'Acadie racontée: Au pays des ancêtres. Partie A

Une page d'histoire B

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Une page d'histoire racontée: Un pèlerinage au pays des ancêtres.
Partie B
Photo: Cimetière des ancêtres. Sanctuaire Ste-Anne du Bocage.

Commémoration internationale du Grand Dérangement

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            Un projet de la Commission de l’Odyssée acadienne – Société Nationale de l’Acadie   Le projet de commémoration internationale du Grand Dérangement propose de concevoir et de dévoiler une série de monuments commémoratifs à compter de 2005 au Canada Atlantique, aux Etats-Unis, en France/Angleterre, aux Antilles et au Québec.   Il s’agirait du plus important effort de commémoration internationale du Grand Dérangement entrepris par l’Acadie depuis la création du lieu historique national de Grand-Pré.   La Croix de la Déportation a été retenue comme élément principal dans la conception et l’aménagement des monuments commémoratifs.   Cette Croix représente un des symboles les plus forts évoquant le Grand Dérangement et la tragique histoire des déportés et réfugiés victimes de cet événement. (Le Coing des Dugas)

Brève histoire rellligieuse  en Acadie

De 1604 à 1755. 

Le 7 avril 1604, Pierre du Gua sieur de Monts s’embarquait au Havre (Normandie), destination les Amériques. Il emmenait avec lui un prêtre catholique du diocèse de Paris, le père Nicolas Aubry, et un pasteur protestant. Il avait comme mission non seulement de coloniser le pays, mais d’y établir la foi chrétienne. Son équipage et lui-même décidèrent de passer l’hiver sur l’île Sainte-Croix. L’hiver fut long et pénible, plusieurs hommes moururent du scorbut. À l’été, ils fondèrent Port-Royal. De Monts retourna en France en 1605 et Poutrincourt poursuivit son œuvre jusqu’en 1613.  

Le premier baptême en Acadie eut lieu le 24 juin 1610. L’abbé Fléché qui était venu sur l’invitation de Poutrincourt, baptisa le chef Membertou et vingt membres de sa tribu. En 1611 arrivèrent deux pères Jésuites qui s’établirent à Port-Royal. Ils constatèrent que les nouveaux baptisés ignoraient tout de la foi chrétienne et contestèrent l’œuvre de l’abbé Fléché qui dût retourner en France. D’autres Jésuites s’établissent au Cap-Breton par la suite.

En 1632, deux Jésuites fondèrent une mission sur l’île Miscou, la chapelle se trouvait là où est actuellement l’église protestante. D’autres missionnaires évangélisèrent Miramichi, Richibouctou, Chedabouctou. En 1619, quatre pères Récollets vinrent également évangéliser l’Acadie, ils retournèrent rejoindre leurs confrères de Québec en 1624. En 1659, Mgr de Laval devint vicaire apostolique du Canada. À partir de ce moment, les missions d’Acadie dépendent de Québec. Le 30 octobre 1678, Mgr François de Laval érigea canoniquement la paroisse de l’Assomption de Port-Royal et y installa l’abbé Petit, prêtre de Saint-Sulpice, comme curé. En 1686, Mgr de Saint-Valier, successeur de Mgr de Laval, fit sa première visite pastorale en Acadie.

 En 1676, un autre Récollet revint évangéliser les Amérindiens de la rivière Saint-Jean et desservir les missions de Port-Royal, du bassin des Mines, de Beaubassin, de Miramichi. La branche des Capucins avait également accompagné M. de Razilly à la Hève et M. de Menon d’Aunay à Port-Royal.

D’autres communautés de prêtres et de religieuses se sont jointes pour évangéliser et instruire les Amérindiens et les Français. Parmi ces communautés, on peut nommer les religieuses de la Congrégation Notre-Dame, qui s’établirent à Louisbourg en 1727, ainsi que les frères de Saint-Jean-de-Dieu qui s’occupaient de l’hôpital de Louisbourg. Les prêtres du Séminaire des Missions Étrangères et les Messieurs de Saint-Sulpice furent les derniers missionnaires en Acadie jusqu’à la déportation.

 

De 1755 à 1815

Avec la fondation de Halifax en 1749, les Acadiens de la région de Grand-Pré ne se sentaient plus en sécurité d’autant plus que les rumeurs circulaient que le roi d’Angleterre voulait les déporter. Le gouverneur Shirley du Massachusetts avait eu vent de leurs craintes et s’empressa de les rassurer, mais les Acadiens connaissaient l’influence de Shirley sur les affaires de la Nouvelle-Écosse et son hostilité envers les Acadiens. Peu rassurés par les interventions de Shirley, plusieurs Acadiens cherchèrent à s’établir ailleurs.

 

Leurs craintes devaient se vérifier quand, en juillet 1755, Lawrence et ses hommes décidèrent de passer à l’action. Conscients du rôle que jouaient les prêtres dans la société acadienne ce fut donc eux qui furent arrêtés les premiers. Le 1er août 1755, le conseil de Halifax décida de leur arrestation immédiate. Le 4 août, le Sulpicien Chauvreux fut arrêté. Le 6 août ce fut au tour de l’abbé Daudin. Quant à l’abbé Lemaire, il se cacha pendant quelques jours, passa les églises pour consommer les saintes hosties et se rendit aux Anglais le 10 août. On les conduisit dans une prison commune au fort Pisiquit où ils furent emprisonnés et de là à Halifax.

Les missionnaires donnèrent l’ordre de dépouiller les autels et de déposer le drap mortuaire sur la chaire avec le crucifix. Désormais Jésus Christ fut leur seul missionnaire. Quand ils furent dispersés aux quatre points cardinaux, privés de leurs prêtres, les Acadiens se réunissaient encore le dimanche pour prier. à l’exemple des premières communautés chrétiennes, ils choisirent un des leurs, un homme respecté de la communauté pour sa sagesse et ses vertus et en firent leur « missionnaire laïc. » C’est lui qui était chargé de réunir la communauté pour la prière commune, baptiser, recevoir les promesses de mariage et dire les prières d’usages lors des funérailles. L’histoire a nommé « messe blanche » ces rassemblements présidés par un laïc.

Dépourvu de prêtres, dépourvu de tout, seule la voix de l’Église par l’intermédiaire de Mgr Pontbriand, alors évêque de Québec, se fit entendre pour crier leur misère. Malheureusement, les Acadiens n’étaient pas là pour l’entendre, c’est plus tard qu’ils l’apprirent. Dans une lettre datée du 15 février 1756, Mgr de Pontbriand dénonça la duplicité, la brutalité des bourreaux d’Acadie.

De 1770 à 1774, le père de La Brosse, jésuite, s’occupa des missions d’Acadie. Mais le véritable apôtre de la nouvelle Acadie fut un Acadien, l’abbé Maturin Bourg, lui-même déporté et emprisonné avec sa famille en Angleterre. Passé en France, et ensuite au Canada, il fut ordonné à Montréal en 1772. L’Église-mère de Québec suivait avec amour le retour des enfants d’Acadie. Elle y envoya de nombreux prêtres pour les soutenir. En 1795 Mgr. Hubert tenta une première visite pastorale chez les Acadiens, mais la maladie le força à rebrousser chemin rendu à Caraquet. Le prochain évêque à visiter l’Acadie fut Mgr. Denaut en1803. Cette visite fut suivie de celle de Mgr Plessis. Il fit trois visites en tout, une 1811, en 1813 et une autre en 1815. Ces visites eurent des conséquences inestimables, car il réussit à faire prendre conscience aux Acadiens qu’il existait plusieurs autres communautés acadiennes. De là surgit un esprit d’appartenance comme peuple qui conduisit à un mouvement de survivance nationaliste.

De 1815 à 1880

Un événement important vint perturber la vie des Acadiens. En 1817, l’Acadie fut détachée de l’Église-mère de Québec, il n’y eut plus d’évêques de langue française pendant tout le 19e siècle. En 1817, un vicariat apostolique est crée à Halifax avec Mgr Burke, suivra celui de Charlottetown en 1829 avec Mgr MacEachern, ce vicariat devint le premier diocèse des Maritimes. En 1842, ce fut l’érection du diocèse de Frédéricton avec Mgr Dollard. Ce diocèse couvrit tout le Nouveau-Brunswick. En 1860, le diocèse de Chatham fut crée, il comprenait tout le nord de la province ainsi que le Madawaska. Mgr Rogers fut l’évêque de ce diocèse. De grands patriotes tels Mgr Richard, l’abbé Lafrance et d’autres missionnaires venus du Québec étaient conscients de la nécessité de donner au peuple acadien une structure qui lui permettrait de s’affirmer. Ils travaillèrent donc à doter l’Acadie de collèges et de couvents, d’une hiérarchie religieuse, d’hôpitaux et autres. Cette période fut souvent l’objet de déceptions pour ces bâtisseurs de la nouvelle Acadie. Ce ne fut que plus tard que leurs efforts portèrent fruits. Les Acadiens possédaient enfin un début d’institutions scolaires, mais un projet de loi voté en 1871, créait les écoles uniques et neutres pour tous les citoyens et venait mettre fin aux écoles catholiques fondées par les Acadiens. À ce moment la population acadienne s’unit pour contester cette loi. Cette contestation mena à « l’émeute de Caraquet » où un Acadien, Louis Mailloux, perdit la vie ainsi qu’un Anglais de Chatham.

De 1880 à 2004

Cette période marqua le début d’une vie nationale. Un élément important fut la présence de nombreux Acadiens au congrès de la Société de Saint-Jean-Baptiste qui eut lieu à Québec en 1880. Ce fut la première manifestation nationale chez les Acadiens. Désormais allait s’en suivre une série de congrès qui allait doter la société acadienne d’une véritable vie nationale. Au congrès qui eut lieu à Memremcook le 20 juillet 1881, les Acadiens s’éveillèrent à une légitime fierté nationale. Ils choisirent le 15 août, fête de Notre-Dame de l’Assomption comme fête nationale. Le 15 août 1884, à Miscouche, ils adoptèrent le drapeau acadien et l’Ave Maris Stella comme hymne national. Les congrès de Pointe-de-l’Église, en 1890, à Arichat en 1900, à Caraquet en 1905 et à Saint-Basile en 1908 continuèrent l’œuvre commencée.  À ces congrès on discutait des grands thèmes comme l’éducation, la vie économique et autres.

L’Acadie possédait maintenant ses collèges : le collège Saint-Joseph de Memramcook dirigé par les pères de Sainte-Croix, le collège du Sacré-Cœur de Caraquet, le collège Sainte-Anne à Pointe de l’Église ainsi que le séminaire de Halifax tous dirigés par les pères Eudistes.

De même, plusieurs communautés religieuses féminines ouvrirent des couvents pour fournir aux Acadiennes une bonne formation académique. On peut noter les sœurs de la Congrégation Notre-Dame, les religieuses Hospitlières de Saint-Joseph. Celles-ci s’occupèrent également des hôpitaux. Lorsqu’on ne trouvait pas de communautés capables de répondre aux besoins du milieu, on en fondait localement comme les Filles de Marie de l’Assomption, les religieuses Notre-Dame du Sacré-Cœur. Il existait également des communautés religieuses anglophones telles les Sisters of Charity de Halifax qui offraient une éducation en anglais et en français

D’autres communautés féminines s’ajoutèrent pour offrir différents services au diocèse de Bathurst, ce sont les Sœurs du SS. Cœurs de Jésus et de Marie, les Filles de Jésus, les Religieuses de Jésus-Marie, les Filles de Marie-Auxiliatrice, les sœurs de Notre-Dame-du-Rosaire, les filles du Cœur de Marie et les services Myriam Beth’léhem. Il y a également une communauté de frères enseignants, les Frères du Sacré-Cœur..

 

Le 10 décembre 1912, Mgr Édouard LeBlanc devint le premier évêque acadien à être ordonné. Il fut nommé évêque de Saint-Jean. L’épiscopat acadien prenait forme. Le 9 septembre 1920, Rome nommait Mgr Patrice-Alexandre Chiasson, évêque de Chatham. À la création de l’archidiocèse de Moncton en 1938, dont Mgr Melanson fut le premier archevêque, Mgr Chiasson déménagea l’évêché de Chatham à Bathurst. Le 25 décembre 1944 ce fut au tour du diocèse d’Edmunston à être érigé et Mgr Antoine Roy fut le premier évêque.

 

Les provinces Maritimes possèdent maintenant huit diocèses dont trois francophones au Nouveau-Brunswick. Actuellement le peuple acadien ne cesse de s’affirmer sur le plan religieux, culturel et économique. Même si aujourd’hui l’Église n’a plus l’influence qu’elle avait au temps passé, il n’en demeure pas moins que sans sa présence et son engagement l’Acadie serait tout autre. L’Église fut la gardienne de la foi, de la langue et de la culture. À l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de l’Acadie, les Acadiens sont heureux et fiers d’accueillir à Caraquet M. le Cardinal Marc Ouelette, archevêque de Québec. M. le Cardinal inscrit sa visite dans la ligne de ses prédécesseurs en venant raffermir la foi des Acadiens et en démontrant la sollicitude de l’Église à l’égard du peuple acadien.

 

Albert Dugas

 

Sources :

 L’Acadie et ses 40 robes noires, Dragon Antonio, Bellarmin, 1973

 Les Acadiens des Maritimes, Centre d’études acadiennes, 1980

 L’Acadie vivante, Bernard Antoine, c.s.v., Édition du Devoir, Montréal, 1945 

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